Caché

Trois jours. Trois longs jours. Longs ET mornes. Trois jours durant lesquels Dalian n'était pas sortit de sa chambre une seule fois. Cette chambre avait beau être des plus vide et impersonnelle, il s'y sentait en sécurité. Du moins, quand les infirmières ne venaient pas lui rendre de petites visites de routine.

Aucun médecin n'était venu et il n'avait rencontré aucun psychologue. Pourtant, on le gavait de médicaments dont il ne connaissait même pas le nom. Mais de toute façon, il s'en fichait, il l'avait bien mérité après tout.
Il espérait même secrétement faire une overdose ou une allergie qui lui serait fatale.
Pour le moment rien n'était arrivé. Et il commençait à s'ennuyer pour ne pas dire se morfondre.
Bon, il aimait la solitude, certes, pourtant, là, perdu qu'il était, il ne pouvait que rechercher de l'amusement. Si tant est qu'on puisse s'amuser dans un hopital.

Alors il était sortit. Au début, tous ces murs blancs et ces couloirs interminables l'avaient effrayés. Finalement il s'était dit qu'il n'était pas aussi stupide qu'un autre et qu'il POUVAIT au moins se traîner hors de cet ennui.

Et puis, il les avait vus. Les autres. Les patients. Tous avaient l'air perdu -aussi perdu que lui?- et vide. N'avaient-ils aucun espoir de s'en sortir? Pourtant les hopitaux accueillaient aussi des gens pour des opérations benignes...Dalian avait froncé les sourcils mais continué son chemin. Car après tout, il avait assez de questions tournoyant dans son esprit pour en rajouter d'autres.

Il avait trouvé le hall, seule pièce à part sa chambre qu'il connaissait. Là, il avait vu un panneau indiquant une bibliothèque. Aussitôt il avait suivit les indications pour se retrouver ici.

Ce n'était pas vraiment une grande bibliothèque. Oh bien sur il y avait beaucoup d'ouvrages, mais rien de comparable à ce qu'avait vu Dalian. Enfin, bon, cela ferait l'affaire.
En scrutant les gens présents, il pensa:

*Aucuns visages avenants. Me veulent-ils du mal? Il savent peut-être tout...Non ce n'est pas possible voyons. Est-ce que je suis en sécurité ici? C'est calme mais peut-être l'un d'entre eux est un sociopathe et il me tuera. Je l'aurais mérité...Mais...Oh...Et si...Si je restai ici toute ma vie?*

Voilà ce à quoi ressemblait les pensées de Dalian. Ce n'était qu'un entraperçu. Il savait qu'il se posait trop de questions. Il savait aussi qu'il était incapable de se fixer sur une même pensée trop longtemps. mais son esprit était comme ça. Comme si les idées qui effleuraient son cerveau devaient être prises en compte toute entière et très sérieusement.

Il frissona. Toute une vie, ici? Jamais il n'y aurait assez de livres pour assagir son besoin d'occupation! Lui, qui n'avait vécu que pour cela. Enfin pour les livres et pour sa mère...Il secoua la tête pour s'empêcher d'y penser. Il n'avait pas besoin de remuer le couteau dans la plaie.

Quoiqu'il en soit, il devait se trouver un roman. Une autobiographie lui conviendrait parfaitement. Lire la vie de quelqu'un d'heureux le rendrait joyeux, lui prouverait que c'est possible. Mais choisir une histoire de quequ'un d'encore plus malheureux le rassurerait peut-être...Peu importait, il avait tout son temps.

Il s'avança parmis les rangées et passa son index en un geste continu sur les reliures.Il aimait cette sensation. Et il aurait aimé pouvoir connaître les histoire avec ce simple mouvement. Mais ça aurait été trop simple. Trop ennuyeux aussi.

*Lequel?*


Incapable de choisir il continua son manège un petit moment.


[libre ^^ pour qui veut...]

[Huhu =) Me voilà ^__^ Hum si tu n'comprends pas grand chose à mon charabia, j'te conseille d'aller voir ma fiche =p]

Pour Tyronn, ça faisait un mois. Un mois dans cet enfer, un mois vide, plus aucune nouvelle de Kaciel, cet ange s'est peut être réellement perdu dans l'infini. Entre de bonnes doses de médicaments et des crises passagères, Tyronn se contentait de dessiner. C'est tout ce qu'il avait envie de faire. Dessiner, dessiner, dessiner. La mort. Ca ne se dessine pas la mort ? Tant pis, Tyronn la dessine. Feuilles blanches, Kaciel est parti avec ses crayons, mais Tyronn a réussi à en dégoter un noir. Du noir on pourrait croire que c'est suffisant pour dessiner la mort ? Ce n'est pas l'avis de Tyronn. La mort c'est couleur néant. C'est pas une couleur, le néant ? Mais allez parlez avec lui au lieu d'être aussi bornés.

Tyronn n's'est jamais posé la question d'rester ici pour toute une vie. Ce serait assez long oui, et bien dommage. Mais avait-il vraiment le choix? On peut rêver d'partout, de toutes façons, répondrait Kaciel, grimpant sur une étoile. Mais Tyronn sait. Ici ou ailleurs, y'a d'la liberté nul part, la liberté n'existe pas, ce n'est qu'une odeur. Ephémère, comme tout dans c'monde. Tyronn voit la vie un peu trop en noir, et aurait besoin d'une bonne dose d'espoir. Mais où trouver de l'espoir, ici ?

Et puis, après un long mois, l'idée de sortir de sa chambre lui est enfin venue à l'esprit. Peut être que Kaciel réapparaîtrait, comme ça. Autant essayer, histoire de respirer un peu d'rires. Alors Tyronn est sorti, a déambulé dans les couloirs, ne s'intéressant pas réellement aux personnes autour de lui, les hommes ici avaient l'air si vides, paumés, mornes. Tyronn avait peut être aussi cet air-là, maintenant. De toutes manières Tyronn se sentait perdu partout, tandis qu'Kaciel se sentait chez lui n'importe où. Après avoir déambulé dans les couloirs blancs et sans vie, Tyronn a poussé la porte de la bibliothèque, avec l'idée de chercher un livre où on parlerait de rêves. Ou alors quelques feuilles de papier dans une imprimante pour se remettre à dessiner.

Cherchant dans les rangées de livres, Tyronn ne faisait pas trop attention à autre chose. Il regardait les titres, essayant de trouver ce qui l'intéressait, même s'il savait que ce serait assez dur de trouver un livre pareil. Il poussa un soupir. Il se sentait un peu incompris, ici. C'est sûr qu'il ne risquait pas de parler de choses intéressantes s'il n'échangeait que quelques bribes de paroles avec des infirmières...

*Et si j'essayais de parler à un autre patient ?*

Tyronn s'est mis à observer un peu tout l'monde présent, mais en réalité il ne savait pas trop vers qui aller. Il n'avait pas envie de se faire rejeter et de se sentir encore un peu plus seul. Peut être qu'il valait mieux attendre. Alors il continua à avancer dans les rangées. Il s'arrêta dans une où il trouva comme titre : "Dreams come true". Il le prit dans sa main et en chercha directement un autre.

*Mmh.. "Death to birth" ? Pourquoi pas ? Est c'qu'il y a une naissance après la mort ? Ou alors, est ce qu'il faut vraiment mourir pour renaître ?*

"Et se détruire pour Être ?.."

Tyronn parlait à voix haute tout en réfléchissant.

Alors qu’il passait et repassait dans l’allée à la recherche d’un livre qui lui conviendrait, Dalian fût attiré par un titre. « Culpabilité ». En soit, ce n’était pas surprenant que ce titre l’interpelle, lui, le coupable. Le Mal, le tueur…Mais outre ce fait, c’était l’ensemble de l’ouvrage qui lui paraissait étrange. Pas de protection en plastique comme pour les autres, une couverture racornies, l’absence de résumé. Et le titre, en italique dans le coin en haut à gauche. Tout petit, à peine déchiffrable. Et juste en dessous le nom de l’auteur. Un homme : John Harvey.
Dalian le visualisa comme un tout petit homme. Brun, les yeux noisette surmontés de sourcils broussailleux et une moue désapprobatrice constante. Il n’était pas beau, un peu gras et avait l’air débraillé dans son esprit. Et comment pourrait-il lire l’œuvre d’un écrivain très peu soigneux ? Lui, le méticuleux, portant une addiction malsaine à la rigueur et à la propreté.
Il releva le regard vers l’étalage et vit qu’il n’était pas du tout à la lettre "H". C’était un scandale. Comment pouvait-on ne pas ranger correctement les livres ?
Outré, Dalian s’empressa de trouver l’emplacement du bouquin. Il fit quelque pas, suivant du regard les indications. Juste après le petit marquage « G » il s’avança très doucement de peur de rater le « H ». Il gardait la tête baissée, à l’affût. De ce fait, il ne vit pas qu’un garçon à la chevelure blonde se tenait là, droit devant lui, un livre à la main.
Sans s’en rendre compte, Dalian se stoppa à quelques centimètres du jeune homme et releva le regard. Il remarqua un autre livre du même auteur et plaça celui qu’il gardait plaquer contre son torse dans la rangée. Satisfait, il rechercha d’autres livres qui ne seraient pas à leur place.
Soudain il entendit une voix s’élevée. Elle était proche et claire. Il sursauta. Perdu qu’il était dans ces pensées tourbillonnantes il n’avait absolument pas repéré que quelqu’un d’autre était là.
Paniqué, Dalian se recula, balbutiant un « désolé » presque inaudible.
Lui qui s’était crû seul, voilà qu’il se faisait surprendre ! Est-ce que le garçon lui en voudrait ? Peut-être était-il un fou dangereux ? Dalian soupira imperceptiblement : lui-même était fou alors de quoi avait-il peur ? De toute façon s’était la faute de l’autre aussi. Puisqu’apparement il ne l’avait pas vu. Ou alors il avait fait exprès ? Pour l’effrayé, le piéger…Dalian secoua la tête et murmura :

« Tu débloques Dalian. Te voilà parano, comme si c’était pas suffisant. »



Et, comme s’il n’était plus du tout conscient de la présence de l’autre, le roux se planta les ongles dans son propre bras. Il ne dit rien, se laissant aller à sa douleur.

*Expions nos péchés.*

Dalian retira sa main et s’aperçut enfin qu’il n’était toujours pas seul. Il fixa le blond en face de lui avec peur et recula encore. Cette fois-ci il dit précipitamment :

« Pardon, je ne voulais pas faire ça. Je suis désolé. Et pour t’avoir bousculer aussi. Je, enfin- »

Il se tût, sentant qu’il se rendait encore plus ridicule. Il ferma les paupières, très fort, espérant que tout ça n’était qu’un cauchemar. Alors voilà, la première personne qu’il rencontrait le prendrait certainement pour un imbécile. Il ratait vraiment tout ce qu’il faisait. Il ferait mieux de partir pour laisser le garçon tranquille…Mais ses jambes restèrent figées, Dieu seul savait pourquoi.

Tyronn ne faisait pas non plus attention à ce qu'il se passait autour de lui alors qu'il tenait ses deux bouquins entre les mains, pris dans une réflexion qui l'entêtait, comme souvent, d'ailleurs. Un peu comme s'il aimait se prendre la tête, il lui arrivait souvent de réfléchir à des choses abstraites qui ne le faisaient pas toujours avancer en soit, mais peut être que c'était tout simplement sa façon de se sentir vivant. Il en avait besoin, en quelques sortes. Ces réflexions prenaient le temps de mûrir dans son esprit jusqu'à ce qu'il en tire une conclusion. La notion de "se détruire pour être" venait à peine de lui venir à l'esprit, et il se sentait déjà tout excité à l'idée de pousser cette idée le plus loin possible, jusqu'à arriver à une évidence. De cette façon, on reprochait souvent à Tyronn de se gâcher la vie, mais lui-meme se demandait ce qu'il pouvait bien y avoir de si important à gâcher.
Sans entendre le "désolé" du jeune homme dont il n'avait toujours pas remarqué la présence, Tyronn laissait défiler le cours de ses pensées. Il restait debout, droit, seule sa bouche bougeait, formant des mots sans son au rythme de ses pensées.

*Se Détruire pour Être ? N'être plus rien et devenir enfin un homme. J'ai déjà entendu ça quelque part... Et qu'est ce que ça veut dire, le titre de ce bouquin ? "Death to Birth" ? Un long chemin. Vraiment ? Comment il s'passait, ce chemin ? Couleur Néant ? Peut être que la réponse est dans le livre, après tout. Peut être que l'auteur l'a vécu et tente de nous l'expliquer. Ce serait bien.*

Un fou dangereux ? Tyronn était peut être fou mais le danger était seulement pour lui même. Les traces sur ses bras, tellement qu'il y en avait sur chaque parcelle de centimètre de sa peau, en témoignaient. Tyronn portait un haut qui se coupait aux épaules, permettant à n'importe qui de voir ses mutilations, et il ne s'en souciait pas le moins du monde.

Il entendit néanmoins le murmure du jeune homme, derrière lui. Il se tourna précipitament, ne s'attendant pas à voir quelqu'un aussi près de lui. Il ne comprit pas ses paroles mais il le vit planter ses ongles dans un de ses bras. Il écarquilla les yeux. Cet homme paraissait aussi effrayé que lui. Alors il se laissa aller à l'observer, tout à coup intéressé par son comportement étrange. Il était peut être fou, lui aussi. Tyronn tenait toujours ses deux livres à la main, on pouvait voir le titre du dernier, "Death to Birth", celui qui lui avait permis son début de réflexion. Le roux arrêta de se faire mal et le regarda, reculant encore. Tyronn se sentait un peu gêné... Peut être qu'il devrait arrêter de le regarder comme ça. Il allait détourner les yeux quand l'autre prit la parole.

« Pardon, je ne voulais pas faire ça. Je suis désolé. Et pour t’avoir bousculer aussi. Je, enfin- »

Tyronn ne répondit pas tout de suite, le roux avait fermé les yeux comme s'il voulait se télétransporter, mais il restait là, figé. Tyronn attendit de capter son regard pendant quelques secondes avant de répondre.

"Non, ce n'est rien, je suis désolé de t'avoir fait peur. J'étais en train de réfléchir et j'ai du finir par parler tout haut. Ca m'arrive, quand je réfléchis trop et que je me perds."

Il tenta de dessiner un sourire sur ses lèvres. Mais il sentit bien qu'il n'arrivait pas à grand chose, alors il se sentit obligé de s'excuser, encore une fois.

"Désolé, Kaciel est plus doué que moi, pour ça."

*Et pour beaucoup d'autres choses aussi...*

Tyronn paraissait un peu énervé contre lui-même, de n'pas arriver à sourire. Sous rire. Fou rire. Faux rire. C'est tout c'qu'il arrivait à faire. Voir l'blanc en noir et la vie sans couleurs, perdre les espoirs. Des espoirs ? Désespoir.

Dalian était là, planté au beau milieu de l'allée, le syeux hermétiquement fermés et des pensées incohérentes se fracassant le sunes aux autres dans son esprit. Il aurait voulu s'enfoncer une lame très loin dans l'épaule. Pourquoi l'épaule? Bonne question, mais les pensées du névrosé avait très rarement une signification particulière. Il prenait juste ce qui venait pour en faire une sorte de mantra dans lequel il lui était quasiment impossible de s'en extirper. Ainsi cette idée de se planter une lame dans l'épaule ne le quitterait pas jusqu'a ce qu'il l'ait fait.

Mais pour le moment, il ne mettrait pas à exécution ces envies d'auto-mutilation. Oh non, il venait déjà de se ridiculiser devant ce garçon il n'allait pas continuer. Il ne voulait pas qu'on le prenne pour plus cinglé qu'il ne l'était. Il voulait qu'on le considère comme "normal", car c'était à cause de tous ces gens qu'il était "anormal". Si on ne le lui répétait pas sans cesse, il ne le serait certainement plus.

Se rendant compte que cela ne lui servait à rien de faire semblant de ne plus être là pour que l'autre l'oublie, il rouvrit prudemment un oeil pour constater, qu'en effet le blond était toujours là. D'ailleurs, il le fixait intensément.
Dalian eût une bouffée de haine à son égard. Alors quoi? Il n'avait jamais vu de roux de sa vie? Il avait peut-être un comportement étrange, ce n'était pas pour ça que "fou furieux" était écrit sur son front.
Puis, sa colère s'apaisa à l'instant même où le regard bleu (était-ce ça le néant? Un regard dénué d'intérêt...?) rencontrait le sien. Le garçon parla, surprenant Dalian:

"Non, ce n'est rien, je suis désolé de t'avoir fait peur. J'étais en train de réfléchir et j'ai du finir par parler tout haut. Ca m'arrive, quand je réfléchis trop et que je me perds."

Le roux fût plus que déconcerté. Il s'excusait? Pourquoi? Dalian avait déjà oublié que c'était le jeune homme qui l'avait surpit, et il ne pensait plus qu'à son comportement stupide...Alors quoi? Etait-il aussi un nevrosé à la culpabilité surdimensionné?
Pas possible, il était trop calme pour être comme lui. Tout à ses pensées, Dalianr emarqua tout de même la tentative de sourire du garçon. ratée, certes. Il ne devait pas avoir l'habitude. Ou alors ce n'était que de l'hypocrisie et il n'arrivait pas à faire semblant de sourire? Dalian fronça les sourcils. Il n'aimait pas qu'on se moque de lui ou qu'on lui mente. Mais une fois encore sa colère fût calmée par la phrase de son interlocuteur:

"Désolé, Kaciel est plus doué que moi, pour ça."

Dalian releva un sourcil perplexe. Parlait-il de lui -même à la troisième personne? ou bien parlait-il de quelqu'un d'autre...La deuxième option lui paraissait plus plausible étant donné la douleur -très brève- qui était passée dans ses yeux.

Dalian, se surprenant lui-même, s'avança de quelques pas. Qu'espérait-il? le consoler? Non, ce n'était pas de son ressort et puis l'autre en avait-il réellement besoin? Il ne le connaissait pas et ne lui avait rien demandé. Alors, que voulait-il en s'approchant? Peut-être se lier...Dalian secoua légèrement la tête. Trop de questions. Il allait exploser.
alors, peut-être ferait-il mieux de parler tout simplement, de remettre à plus tard les interrogations. Ce n'était pas poli de rester muet face à quelqu'un, surtout qu'on le fixait avec insistance.

"Je...c'est ma faute mais- Je, en fait...Dalian."

Bon, des paroles décousues, comme ses pensées, mais il n'arriverait certainement à rien d'autre. Il était trop mal à l'aise, apeuré aussi. Alors dire son prénom était peut-être le meilleur moyen de passer à autre chose. Il voulait vraiment être normal.
Mais de cette manière peut-être que le blond n'avait rien compris. Alors, pour être sûr, il avança une main tremblante en signe de présentation.
Il n'aimait pas vraiment les contacts étrangés mais il pouvait bien faire un effort. Être fort. Et faire comme tout le monde. Au moins une fois.

Il attendit, intimidé.


[Désolé pas un post très constructif... pardon ]

Tyronn observait les réactions du garçon à chacune de ses paroles. Il paraissait à chaque fois un peu plus déconcerté. Ce qu'il disait était il aussi incompréhensible que ça ? On aurait dit que l'autre ne comprenait pas pouquoi il s'excusait. Tyronn voulait se montrer un minimum poli et on le regardait comme s'il était fou (mais beaucoup de gens l'étaient, ici, non ?). Puisque c'était comme ça, il ne s'excuserait plus.

Le roux avait relevé un sourcil alors que Tyronn parlait de Kaciel. Cette fois ci, Tyronn comprit que ce qu'il venait de dire n'était peut être pas à la portée de tout le monde, puisque tout le monde ne connaissait pas Kaciel. Il trouvait ça triste. Il considérait Kaciel comme quelqu'un de formidable parce qu'il savait encore rêver, que Kaciel arrivait à s'envoler direction l'infini. Nager parmis les étoiles. Espérer ? Pas seulement. Kaciel expliquait aux gens la nuance entre espérer et croire. Kaciel apprenait aux gens à être heureux, sans s'en rendre toujours compte. Tyronn, lui, n'y arrivait jamais. Ni à sourire, ni à rêver, ni à voler. Il finissait toujours par tomber. Et même s'il se relevait à chaque fois, il avait mal aux genoux à force de s'casser la gueule. Il en avait marre de c'puit dans lequel on venait toujours l'enfoncer. Prises glissantes. Âme en peine et coeur en charpie. Mais qui sait, peut être que Kaciel reviendrait, bientôt. Peut être même qu'il viendra chuchoter ses secrets à l'oreille d'autres patients de cet hôpital en espérant les voir sourire. Ce n'est pas Tyronn qui arriverait à faire ça. Tout ce que Tyronn savait bien faire, c'était réfléchir. Et dessiner la mort, quand ça lui prenait. D'ailleurs, il avait besoin d'une feuille et de quelques crayons.

*Kaciel, c'est quand qu'tu reviens avec tes crayons magiques ?*

En fait, ce que Tyronn ne comprenait pas, c'est que Kaciel pouvait revenir n'importe quand. Il suffisait qu'une situation lui plaise.
Le roux s'approcha de lui. Tyronn ne fit pas un geste, un peu étonné. Qu'est ce qu'il voulait ? Il ne paraissait pas le savoir lui-même. Ce garçon lui paraissait... instable. On aurait dit qu'il se posait beaucoup de questions sans queue ni tête, et ça devait énormément le gêner en société. D'ailleurs, les paroles décousues qu'il se mit à prononcer lui montrèrent qu'il n'était pas à l'aise.

""Je...c'est ma faute mais- Je, en fait...Dalian."

Tyronn comprit qu'il se présentait alors qu'il tendit sa main vers lui. Il fouilla dans son cerveau à la recherche des paroles à dire dans cette circonstance-là. Cela faisait plusieurs années qu'il n'avait pas suivit une conversation normale. Il n'en voyait pas trop l'intérêt. Mais il avait envie de connaître le roux, en réalité. Alors peut être que la meilleure façon de commencer, c'était de se présenter à son tour.

"Bonjour Dalian. Moi c'est Tyronn."

Okay, c'était peut être pas génial comme marque de politesse, mais c'était toujours mieux que rien.
La main de Tyronn ne tremblait pas par rapport à celle de Dalian, mais il paraissait quand même gêné. Il lui serra la main rapidement en le regardant dans les yeux. Puis, enfin, il détourna le regard. Il se sentait un peu mal à l'aise et se demanda qu'est ce qu'il pourra bien faire maintenant. Il regarda ses livres, se gratta le bras entre deux scarifications pas encore assez cicatrisées, puis se décida encore à parler.

"Ca fait longtemps que tu es ici ?"

Il ne demanda pas s'il était au service psychiatrique, comme lui, même si ça ne lui paraissait pas encore très évident. Tyronn ne savait plus trop où se trouvait la normale, alors peut être que ce n'était pas si étrange de se planter les ongles dans le bras en public ? Il n'en savait rien. Peut etre que Dalian lui donnerait une réponse, indirectement.



[Pas hyper constructif non plus xD J'essaierais d'faire mieux la prochaine fois =)]

Dalian n'avait eût aucunement l'intention de blesser Tyronn avec son comportement face à ses excuses mais il n'avait pas compris. Son esprit était trop tordu pour avoir des réactions simples. Et puis il était persuadé d'être le ocupable dans cette histoire et serait prêt à se fouetter ici-même s'il le fallait pour le prouver.

Et en effet, Dalian était quelqu'un d'instable. Toujours ailleurs, pris dans ses monologues intérieurs, ses doutes, il était constamment à l'affût. Il avait peur de ne pas paraître normal, qu'on lui fasse du mal et que lui-même fasse du mal aux autres. Bien sûr, en société ça le dérangeait énormément, mais ça dérangeait surtout les autres. Pourquoi parleraient-ils a quelqu'un qui ne sait pas répondre correctement ou bien qui reste muet dans la plupart des conversations?
Pourtant, s'il se sentait bien, pas mouvementé ou en position d'inconfort, il devenait assez cohérent -autant qu'il pouvait l'être bien sûr- et avenant. Certes un peu cinglant, mais tout de même.

Le blond sembla hésiter quelques instants devant sa main tendue et Dalian eût très peur. Allait-il se faire rejeter, encore une fois? Ne pourrait-il donc jamais prouver à quelqu'un qu'il était capable de se socialiser, d'être "normal"?
Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'une réponse ne vienne:

"Bonjour Dalian. Moi c'est Tyronn."

Cette phrase provoqua un grand soulagement chez le roux et il dû se rendre à l'évidence qu'il se reposait toujours sur les autres pour se sentir bien. Ca l'énervait vraiment, mais qu'y pouvait-il?
Le ton employé et la tournure de la phrase rendit Dalian tout drôle. Il avait l'impression d'être un enfant, à qui il fallait parler doucement pour ne pa sl'effrayer. Et d'un certain côté, c'était cela. Il aimait bien cela, son petit coeur se serrait comme lorsqu'il était tout jeune et qu'on lui offrait un joli sourire.
Alors Dalian se détendit un peu. Mais pas assez pour éviter de faire trembler sa main, bien sûr. Ainsi leur poignée de mains fût légèrement vacillante à cause de lui, mais il pût se féliciter mentalement du pas en avant. Il avait touché quelqu'un de lui-même, et avec l'accord de la personne.
Le regard de Tyronn, le surprit un peu. Bleu, bleu, bleu. Il ne s'attendait pas a plonger en plaine mer et il dût s'empêcher de s'y noyer si vite. heureusement, le blond détourna le regard.

Dalian le suivit des yeux, tandis qu'il semblait un peu mal à l'aise et se sentit coupable de mettre quelqu'un en position inconfortable. Il s'apprêtait donc à partir quand il remarqua de nombreuses cicatrices sur les bras de son vis-à-vis. En fait, il aurait dû les remarquer avant, vû sa tenue, mais quand on est perdu dans son monde comme Dalian, on oublie de regarder mieux autour de soi.
Alors voilà, Dalian fixait les scarifications de Tyronn avec une sorte de fascination malsaine. Ce n'était pas qu'il n'en avait jamais vu puisqu'il s'en faisait lui-même régulièrement mais il y avait quelque chose d'extraordinaire dans le fait que quelqu'un d'autre en porte. Est-ce que Tyronn était-il dépressif? Suicidaire? autant de questions restées en suspend...
Tout à sa contemplation, il fût interrompu par la voix de Tyronn:


"Ca fait longtemps que tu es ici ?"

Il mit un peu de temps à répondre, car la phrase ne lui semblait plus très convenue. Il avait l'impression de connaître Tyronn et de le comprendre. Bien sûr c'était pur fruit de l'imaginaire et il s'en rendit bien vite compte. Mais il aimait parfois rêver. En tout les cas, il répondit, très clairement cette fois-ci:


"Trois jours. Mais je n'étais pas sortis avant. Peur."

Voilà l'autre facette de Dalian. Le visage impassible, des phrases courtes et concises. Pourtant les questions et les doutes continuaient de défilés dans sa tête. Devait-il dire qu'il était psychiatrie? Non, l'autre prendrait peut-être peur...Devait-il dire pourquoi il avait peur? Pourquoi exactement il était là? Bref, les interrogations habituelles.
Puis, bientôt conscient qu'il ne devait pas paraître très poli, il ajouta:

"Et toi?"

Se disant il retourna vers l'étalage des livres et continua de regarder les titres, pourtant très à l'écoute de Tyronn. Il se mordillait légèrement la lèvre inférieures, signe qu'il était toujours un peu mal à l'aise.



[on doit pas être bien en forme. Pardon c'est de pire en pire. Ecrit à la va-vite. promis je ferais beaucoup mieux alprochaine fois.]

Plus Tyronn observait Dalian, plus il était curieux de savoir ce qu'il pouvait bien se passer dans sa tête. Il ne savait expliquer pourquoi, mais le comportement du roux l'intriguait. En fait, il pouvait dire que tout ce qui touchait à un état anormal, tel que la folie, l'intéressait. Mais c'était plus que ça. Il avait envie de comprendre, il voulait savoir le raisonnement, il avait besoin, vraiment, de savoir comment ça marchait. Et le comportement de Dalian, le fait qu'il soit si instable, si peu sûr de lui, qui lâchait des phrases décousues, et d'autres choses encore qu'il espérait découvrir, tout cela l'intriguait. C'était un trait de personnalité propre à Tyronn, qui s'effaçait quand Kaciel prenait le dessus.

Dalian sembla un peu moins sur la défensive après la réponse de Tyronn, même si leur poignée de main resta tremblante. Tyronn remarqua, avant de détourner le regard, que les yeux verts du roux s'étaient perdus dans son regard. C'n'était pas la première fois que ça arrivait, en fait, les yeux de Tyronn étant assez spéciaux, très profond, on lui avait souvent remarqué qu'on finissait par se perdre dedans, et qu'on avait même envie d'y plonger. Seulement la plupart du fois Tyronn ne s'en rendait pas compte, il s'en fichait un peu...c'était une des premières fois qu'il le remarquait. Bref, mais Tyronn détourna le regard quand même. C’était un peu une manie, chez lui. Il n’était pas vraiment fort, à c’jeu là. Même s’il en avait envie, c’était plus fort que lui, il fallait qu’il regarde ailleurs, parce que ça le mettait mal à l’aise. Il avait essayé de faire des efforts, pourtant. Mais à présent il s’en fichait. Qu’est ce que ça pouvait bien faire, il avait perdu tous ses amis, depuis maintenant longtemps. Et à propos de Kaciel, c’était bien évidemment tout le contraire. Kaciel, Tyronn. Bien sûr, Kaciel et Tyronn ne faisaient qu’un, en réalité. Mais cela n’empêchait que Tyronn était amoureux d’Kaciel, dans un sens. Cela pouvait paraître assez étrange, un peu comme s’il était amoureux de lui-même. Mais non, il aimait son opposé. Le problème, c’était que Kaciel n’aimait pas Tyronn. Enfin, si, il l’aimait, en quelques sortes. Mais il ne le montrait pas, il trouvait ça mieux. Inexplicablement.

Le blond remarqua le regard du roux sur ses bras mais il ne réalisa pas tout de suite que c’était par rapport à ses scarifications, il avait presque fini par s’y habituer. En fait, Tyronn était en train de se dire que Dalian était tellement sur la défensive que ça lui donnait envie d’lui parler et d’avoir sa confiance, en quelque sorte. Ca serait peut être dur, trop dur. Mais autant essayer. Et puis, il n’avait rien d’mieux à faire, ici. Ce serait une occupation assez bien. Peut être même que Kaciel essaierait d’l’aider. Oui, ce serait bien.

"Trois jours. Mais je n'étais pas sortis avant. Peur."

Les paroles du roux furent claires, pour la première fois, même s’il semblait s’exprimer avec le moins de mots possibles. Tyronn réalisa que sa question était vraiment impersonnelle, mais en réalité c’était la première qui lui était venue à l’esprit.

"Et toi?"

« Un mois. Pas sorti avant non plus, parce que je n’en voyais pas l’intérêt. »

Tyronn avait fini par sortir parce qu’il n’avait plus de feuilles. D’ailleurs, il se rappela son but en venant ici, trouver des nouvelles feuilles et peut être un livre intéressant. Mais à présent, la question s’imposait : qu’est ce qui serait le mieux, chercher des feuilles et s’occuper seul ou parler avec Dalian ? Le deuxième choix lui parut évident. Il regarda le roux, à présent de dos, tourné vers l’étalage. Sans réfléchir, il s’approcha de lui, à présent à côté de lui, il se contenta d’abord de l’observer. Le comportement de Tyronn le mettait peut être mal à l’aise mais en tout cas ce n’était pas son intention. Puis il réfléchit aux titres des livres qu’il avait dans la main, surtout à « Death to Birth. » Il fallait qu’il réfléchisse à ça. Ca lui paraissait tellement intéressant. Mais est ce qu’il arriverait à trouver ? Peut être que Dalian l’aiderait. Enfin, il n’en avait sûrement pas envie. Tyronn se dit qu’il pourrait lui poser la question. Mais il n’osait pas vraiment. Il se gratta une nouvelle fois le bras. Attendit un moment. Non, vraiment, ce serait trop bête de ne pas lui demander. Peut être plus tard.
L’idée de dessiner lui revint en tête. Après tout, il pourrait peut être dessiner à côté de Dalian et lui montrer ce qu’il faisait. Ca serait bien la première fois qu’il montrerait ça à quelqu’un. Un peu étrange. Mais pourquoi pas ?

« Tu sais pas où je pourrais trouver des feuilles toutes simples ? C’est pour dessiner quelque chose. Ou quelqu’un, plutôt. »

*La mort, c’est quelque chose ou c’est quelqu’un ? On en parle tellement. La vie, c’est Kaciel, le rêve, c’est Kaciel, l’espoir, c’est Kaciel. Alors c’est qui, la mort ?*

**C’est toi la mort Tyronn, toi et tes idées mortes.**

Kaciel. Répliques cinglantes de vérité parce que c’est la seule façon d’faire comprendre à Tyronn, quand c’était aussi profond. Quand Kaciel pensa, Tyronn écarquilla légèrement ses yeux bleu océan. Une mer agitée. Kaciel qui commençait à se montrer, ça signifiait beaucoup d’choses. De nouvelles promesses. Et Tyronn avait peut être hâte, mais il avait aussi peur. Cela se lisait dans ses yeux.

Dalian, qui a présent était en face des livres, sans lire les titres parce qu'il avait peur de rater une phrase de Tyronn, se disait que leur conversation était un peu vide. Tous deux avaient l'air peu à l'aise dans les discussions de routine, comme si ça ne les affectait pas vraiment. EN réalité, pour Dalian, c'était exactement ça. Il ne se sentait pas concerné par le temps, le repas du soir, les potins. Il avait trop de choses en tête qui lui paraîssait mille fois plus intéréssantes. Mais en soit, ce n'était pas bien intéréssant non plus. Quel intérêt de se demander si son majeur gauche -vraiment plus long que ses autres doigts- était un signe de malchance, ou de méchanceté, peut-être même on reconnaissait les tueurs ainsi?

Mais en fin de compte, il aimait bien parler, là, maintenant, avec Tyronn. Bon, ils n'avaient échangé que quelques mots, mais comme cette rencontre était agréable pour quelqu'un de perdu et apeuré. Dalian se disait, qu'il se ferait peut-être un allié, quelqu'un qui ne le rejetterait pas...C'est pourquoi il avait renvoyé la question a Tyronn. D'habitude, il s'en fichait. Enfin, la vie des autres ne l'atteignait pas, ou très peu, alors il n'allait pas se forcé! Pourtant, en ce moment il ne se forçait pas. Il essayait juste de se contrôler, d'être normal, de ne pas partir trop loin dans ses introspections afin de revenir facilement à la réalité.
Et encore une fois, c'était un peu raté, il s'en allait déjà rejoindre ses sombres pensées.

Heureusement, Tyronn parla à cet instant, le tirant de son début de rêverie. Le réveil fût un peu brutal, il ne s'attendait pas -une fois de plus- à trouver le garçon si proche. Il sursauta, mais bien moins fort cette fois-ci et ne se recula pas. fait étrange pour quelqu'un qui évitait les contacts. Bref, il écouta religieusement le blond:

« Tu sais pas où je pourrais trouver des feuilles toutes simples ? C’est pour dessiner quelque chose. Ou quelqu’un, plutôt. »

La question le surprit et l'attrista également. Des feuilles? Dans une bibliothèque? En fait, c'était logique...dans une bibliothèque il ya souvent des photocopieuses, donc des feuilles. Mais ça ne rentrait pas dans la logique de Dalian. Dans une bibliothèque, on lit. Donc, il y a des livres. Point. De toute façon il n'avait vu aucunes feuilles. Voilà.

*Calme-toi, Dalian, tu t'énerves trop vite.*

En effet, les crises de colères venaient trop souvent pour de sbroutilles et d'une rapidité affligeante. parfois il arrivait à se calmer seul, en se parlant à lui même. c'était un relède comme un autre. Mais il n'y arrivait pas toujours. En tous les cas, à cet instant il avait réussi à garder le contrôle. Après tout, Tyronn avait le droit de préférer dessiner plutôt que de rester avec lui. Il ne devait pas être bien attrayant, c'est sûr. Il répondit tout simplement:

"Je ne sais pas, tu devrais demander à un employé."
C'était un peu froid comme ton pour parler, en plus il ne s'était même pas tourné vers le garçon pour lui répondre. Mais bon, le roux était vexé.
Cependant, une question lui trottait dans la tête. La tournure de la phrase de Tyronn l'avait intrigué "quelque chose, ou plutôt quelqu'un". Comment pouvait-on douter de la nature d'un objet ou d'une personne. Dalian releva un sourcil perplexe puis finit par regarder Tyronn:

"Est-ce...Tu, enfin, qu'est-ce que tu veux déssiner? Euh si tu..Si ce n'est pas indiscret. C'est..."

Dalian chercha le nom un instant. Il n'aimait pas quand il bafouillait et qu'il écorchait les mots. Encore plus les noms. Il finit par trouver:

"...Kaciel?"

Dalian avait un peu peur. peut-être était-ce un sujet tabou. Peut-être que Tyronn ne voudrait plus lui parler parce qu'il était vraiment trop indiscret. Le roux rougit, détourna le regard, se mordilla la la lèvre inférieure il était vraiment mal à l'aise.

"...Kaciel"

Le nom avait résonné aux oreilles de Dalian, était-ce mauvais signe? Il releva son regard vers Tyronn et le visage qu'il découvrit l'effraya. Bon sang, le blond avait l'air plus que surpris, presque choqué. Ses yeux -à l'image de la métaphore qu'on utilise: "les portes de l'âme"- reflétait un trouble complet.

Oh, comme Dalian avait peur à cet instant qu'il ait tout brisé! Comme il avait peur de perdre le semblant de relation qu'ils venaient de nouer! Comme il avait peur d'être seul à nouveau! Tout serait de sa faute. A trop vouloir tout savoir, on ne récolte que le malheur.
La curiosité n'est-elle pas l'un des pires défauts d'un enfant, n'est-ce pas celui-là que les parents condamne avec sévérité?

Dalian frissona tout en baissant les yeux. Inconsciemment, il adoptait un comportement de soumission afin de prouver ses bonnes attentions. Pour demander pardon aussi. Il aurait été un animal - un loup par exemple - il se serait roulé sur le dos et aurait présenté son ventre. Mais le roux n'était pas un loup, et il n'avait pas la capacité de se faire excuser si facilement...

C'est avec stupeur, qu'il accueillit la réponse de Tyronn:


"Hum non, je ne comptais pas dessiner Kaciel... Mais je peux essayer si tu veux. Sauf qu'il faudrait beaucoup d'couleurs, et ça n'sera pas aussi beau qu'avec ses crayons magiques. Tu veux que j'te montre ?"

Avec la réaction de son interlocuteur un peu plus tôt, Dalian s'était imaginé subir une violence ou une crise de fureur. Mais non, juste ce ton un peu blasé, avec une gentille proposition en prime. S'il s'attendait à ça.
Dalian sourit doucement, il aimait bien quand on lui demandait son avis, il avait l'impression d'exister et de servir à quelque chose. Alors, oui ça lui faisait plaisir que Tyronn ne l'abandonne pas finalement.
Il aurait voulu exprimer le tumulte de ses sentiments, comme pour montrer que lui aussi voulait continuer d'être avec Tyronn, mais il en était clairement incapable. Lui-même n'arrivait pas à faire le tri alors pour en parler à quelqu'un d'autre...

Cependant, il réfléchissait tout de même à formuler une jolie réponse pour le blond. Une réponse claire, calme et plaisante. Pas balbutiée, incompréhensible ou cynique. Mais il n'y arrivait pas vraiment quand Tyronn poursuivit:


"En fait, j'comptais dessiner la mort."

Dalian pencha la tête sur le côté. C'était possible de dessiner la mort? En fait, il n'en était pas certain. Mais il aurait beaucoup aimé voir la représentation que Tyronn en ferait. Il cligna quelques instants des paupières, chassant ses questions et repondit:


"Je veux bien que tu me montres tes dessins. Et je préfère que tu fasses ce que tu veux. La mort c'est bien."

Il parlait comme un enfant, il ne s'en rendait pas compte. Par contre il s'apperçu très vite du double sens de sa phrase. Et lui qui avait gagné en assurance dans sa dernière phrase retomba dans son begaiement frénétique:

"Non- enfin, je veux dire...Pas-pas, enfin pour la-la dessiner. Je crois."


Dalian se raidit, conscient qu'il devait avoir l'air ridicule. Mince! Pourquoi n'arrivait-il jamais à ne pas faire de gaffes?! Pourquoi n'arrivait-il pas à avoir de conversations normales?! Il se détestait pour son imbécilité. Il aurait aimé, là, tout de suite, s'entailler un poignet. mais il ne pouvait pas et il crû qu'il allait hurler de frustration.
Serrant la mâchoire, il se força à rester calme en inspirant profondemment.

Il reprit la conversation, tout à fait serein:

"On peut sûrement demander à la bibliothécaire, pour les feuilles."

Se disant, il se détourna et marcha doucement à travers l'allée, histoire de s'assurer que Tyronn le suivrait. Il éspérait que ça ne l'embêterait pas de le suivre. Peut-être que ça l'énerverait? Peut-être qu'il n'aimait pas marcher? Peut-être que finalement les feuilles ne l'intêressaient plus?

*Oh tais-toi un peu.*

Il s'arrêta, et se retourna, attendant la réaction de Tyronn.

Après la proposition de Tyronn, le sourire que fit Dalian le rassura. Il espérait qu’à présent Dalian ait bien compris qu’il avait encore envie de rester avec lui. En fait, Tyronn commençait à trouver que tout cela était bizarre. C’est vrai, il n’avait adressé la parole à personne depuis qu’il était ici, et même plusieurs mois avant d’être emmené dans cet hôpital. Et pourtant, il tenait presque une conversation normale avec un autre être humain sans avoir envie que celle-ci s’arrête. Il n’en avait plus l’habitude, sauf avec Kaciel. Alors il se disait que le mieux à faire, c’était de prolonger ce moment le plus longtemps possible. On n’profite jamais assez quand on vit quelque chose, et on y pense encore des mois après, les souvenirs ça vous tue l’espoir. Tyronn, lui, déteste les souvenirs. S’il pouvait il les détruirait, les jetterait au feu et les regarderait brûler pour toujours ; il avait même essayé de les dessiner pour les effacer ensuite, mais ça n’s’efface pas les souvenirs, ça n’s’efface pas, un passé. Au contraire, à force de vouloir l’effacer, l’oublier, c’est comme ça qu’il s’ancre dans la mémoire, pour toujours. C’était à ça que ressemblaient les tristes réflexions de Tyronn. Eternelle insatisfaction, éternels regrets. Alors que tout ce que connaissait Kaciel, c’était l’éternel sourire, les éternels espoirs.

"Je veux bien que tu me montres tes dessins. Et je préfère que tu fasses ce que tu veux. La mort c'est bien."

Tyronn n’eut pas eut le temps de répondre que Dalian enchaînait déjà avec une autre phrase.

"Non- enfin, je veux dire...Pas-pas, enfin pour la-la dessiner. Je crois."

En effet, Tyronn aurait pu se demander quel sens est ce qu’il fallait qu’il comprenne à la phrase de son interlocuteur, mais il n’eut même pas le temps de s’en rendre compte. Il hocha la tête, avec des yeux un peu rieurs, pour montrer qu’il avait compris. Mais le roux avait une expression un peu étrange sur le visage, une sorte de frustration, même s’il semblait se forcer à se calmer. Tyronn trouvait ça un peu bizarre, encore une fois. La pensée que Dalian se trouvait ridicule n’effleura pas son esprit, Tyronn parlait aussi comme un enfant, très souvent, et Kaciel aussi, alors ça ne le choquait plus. Il se demanda qu’est ce qui pouvait bien lui arriver. Il chercha mais ne trouva aucune explication. Tant pis.

"On peut sûrement demander à la bibliothécaire, pour les feuilles."

Les lèvres de Tyronn s’étirèrent alors en un sourire, bien plus véritable que celui qu’il avait essayé de faire un peu plus tôt. Il ressentait des picotements d’envie dans les doigts, sûrement l’envie de prendre un crayon et de dessiner, et il se sentait tout excité à l’idée que le roux allait voir ses dessins. Il avait un peu peur, oui. Qu’est ce qu’il allait penser ? Il ne les avait jamais montré à personne, et après tout, peut être qu’il n’allait pas les apprécier…Mais il se dit qu’il verrait bien, cela ne servait à rien de s’inquiéter pour ça avant même d’avoir trouvé de quoi dessiner.

« D’accord ! »

Tyronn suivit Dalian dans l’allée, et se dépêcha d’arriver à sa hauteur alors que celui-ci s’était retourné. Le petit sourire qu’il portait aux lèvres ne s’était pas effacé, et il savait qu’il risquait de s’accentuer quand il montrerait sa représentation de la mort à Dalian.
Il marcha jusqu’au bout de l’allée, côte à côte avec Dalian. Puis il aperçu la bibliothécaire, un peu plus loin, et se dirigea vers elle pour aller lui parler. Il lui demanda une feuille, pour dessiner, et un crayon, noir, de préférence. La bibliothécaire partit avec un sourire amusé et revint quelques secondes plus tard, avec une feuille et un crayon noir à la main. Content, Tyronn la remercia et prit ses instruments. Il regarda Dalian et le guida jusqu’à une table libre. Il s’assit, posa la feuille devant lui, tenant le crayon dans sa main. Il attendit que le roux s’asseye à son tour, lui désignant la chaise en face de lui.
Puis il se pencha sur sa feuille et se mit à dessiner, d’abord des esquisses, puis des formes qui se précisaient de plus en plus. Il parlait à Dalian tout en dessinant, concentré sur sa feuille dont il ne levait pas les yeux.

« En fait le crayon noir c’est pas génial, pour dessiner la mort. Mais les crayons couleur néant n’existent pas… »

On aurait dit que la feuille blanche était en train de se remplir d’une fumée noire, avec des courbes ensorcelantes, psychédéliques. Il ne put s’empêcher de penser la phrase qui lui venait en tête à chaque fois qu’il faisait ce dessin :

*Rajustes ton parapluie, il pleut toujours aux enterrements.*

Petit à petit, on pouvait distinguer les parois d’un puit, avec la sortie tout en haut de la feuille, mais le cercle était tout petit, signifiant que la sortie vers la liberté se trouvait loin, bien trop haut. Prises glissantes. Plus on allait vers le bas de la feuille, et plus elle était remplie de noir.

« Le puit est profond. On croit toucher l’fond mais le sol s’affaisse toujours davantage. Quand on y tombe, il faut attendre les ailes d’un ange pour pouvoir en ressortir. Mais je crois que pour beaucoup de gens, l’ange ne vient pas. Tu sais, j’suis tombé dans le puit, le soir où on m’a emmené ici. La mort c’n’est pas seulement physique. On peut mourir moralement, ça m’est déjà arrivé plein de fois. Et c’est horrible, parce que t’as l’impression de vomir ton cœur.»

Il regarda à nouveau son dessin. C’était un des meilleurs qu’il avait fait jusqu’ici, enfin, il trouvait...

« Il y a beaucoup de noir, c’est vrai. Si Kaciel était là, si seulement il était là, il pourrait faire exploser tout ça en des millions de couleurs ! Il m’a déjà montré, mais moi je n’arrive pas à faire ça. J’aimerai bien que tu lui parles, vraiment. Peut être qu’il te montrera, un jour, peut être même aujourd’hui. »

Tyronn lâcha un soupir en pensant à Kaciel. Aujourd’hui… Oui, c’est vrai, il pouvait venir, après tout. C’était long, « aujourd’hui », il avait bien le temps.
Il montra son dessin à Dalian tout en parlant, lui montrant les différentes parties. Il se mordilla les lèvres. Il avait vraiment peur de ce qu’il allait en penser. Il scrutait les réactions du roux, espérant vivement qu’il le comprenne. Ce serait dur pour lui que la première personne à qui il montrait ses dessins ne les apprécie pas. Dans un sens, il avait l’impression qu’il était en train de partager avec le roux quelque chose d’unique, et ce n’était peut être pas qu’une impression. Il avait envie de lui dire mais n’osa pas lui dire assez clairement. Peut être plus tard, toujours tout remettre à plus tard.

« Tu sais, tu es le premier à qui je montre ce que je fais, sauf Kaciel, mais Kaciel ça compte pas. »

Alors qu'ils marchaient tous deux dans la bilbiothèque pour trouver la gérante, Dalian repensa à ce qui venait de se passer.
Bon, ce n'était pas la première fois qu'il faisait une gaffe, mais qu'il parle de la mort ainsi alors qu'il avait...Tué son propre père l'avait choqué. Apprement, Tyronn ne s'en était pas formalisé, il semblait même heureux de pouvoir lui montrer son dessin de la mort. Dalian sourit pour rien, juste parce que lui aussi était heureux de voir le futur de dessin de Tyronn, parce qu'on lui offrait le droit de partager quelque chose avec quelqu'un. Même s'il avait pensé une fraction de seconde que la mort était bonne.

Mais, en fait, pourquoi rejetait-il cette idée. S'il l'avait mentionnée ainsi, c'est que son esprit avait déjà intégré cela. Alors..;ets-ce que inconsciemment Dalian aimait savoir qu'il allait mourir, que tout le monde mourrait...C'était une question intéréssante et il faudrait qu'il l'approfondisse. Mais pas aujourd'hui, pas maintenant. Il voulait profiter de la présence du blond, profiter du plaisir que serait de partager cette activité.

Pendant tout le temps de ses réflexions, Dalian avait à peine remarqué qu'ils avaient trouvé la bibliothécaire et qu'elle était partie chercher l'attirail qui manquait à Tyronn. Il sortit de sa rêvere juste au moment où Tyronn recevait les instruments avec un plaisir non feint. Voir Tyronn aussi contente avec ce simple bout de papier gonfla le coeur de Dalian. Lui n'arriverait sûrement jamais à s'émerveiller devant les petits plaisirs de la vie. De toute façon, il ne le méritait pas. Pour être heureux, il fallait le mériter. Lui, il était mauvais. Normal qu'il ne soit pas heureux.

Le roux coupa le court de ses pensées pour se concentrer sur le chemin qu'empruntait Tyronn. Il ne voulait pas se perdre si jamais il devait rentrer seul.
Ainsi donc, ils s'installèrent autour d'une table et à peine assis, que Tyronn commençait déjà son oeuvre. Dalian, tout comme l'autre garçon, gardait le syeux sur la feuille qui se remplissait doucement. Il ne voyait pas vraiment ce que c'était mais, le mouvement du crayon frénétique l'envoûtait et il se sentait bien, là, silencieux et attentif.
Toujours occupé à sa tâche Tyronn parla:


« En fait le crayon noir c’est pas génial, pour dessiner la mort. Mais les crayons couleur néant n’existent pas… »


Dalian se redressa et fixa Tyronn qui ne le remarquait pas. Le néant? Oui, oui c'était une bonne idée puisque la mort signifie le néant, alors des couleurs néant, c'était logique. Dalian acquiesça en murmurant un "c'est dommage".

Il refixa son attention sur la feuille. Elle se remplissait vite, de là où il était le roux voyait des volutes étranges, c'était joli. Cela lui fit d'ailleurs pensé à un tableau mais il fût incapable d'en retrouver l'auteur. Il avait juste cette image, d'un noir très profond avec des formes indistinctes un peu bleuâtres...
En haut de la feuille, il devina un petit cercle, très petit vraiment, blanc qui contrastait beaucoup avec l'obsucrité du reste du dessin.
Dalian voulu s'avancer mais il avait peur de déranger Tyronn. Ainsi il préféra rester à sa place, la tête remplie de question. Comment voyait-il la mort? Pourquoi ce petit cercle? Est-ce que ce serait beau, ou bien serait-ce un simple dessin d'amateur?

La tête ailleurs, il redescendit lorsque son vis-à-vis s'exprima:


« Le puit est profond. On croit toucher l’fond mais le sol s’affaisse toujours davantage. Quand on y tombe, il faut attendre les ailes d’un ange pour pouvoir en ressortir. Mais je crois que pour beaucoup de gens, l’ange ne vient pas. Tu sais, j’suis tombé dans le puit, le soir où on m’a emmené ici. La mort c’n’est pas seulement physique. On peut mourir moralement, ça m’est déjà arrivé plein de fois. Et c’est horrible, parce que t’as l’impression de vomir ton cœur.»

Alors c'était un puit? Oui c'était logique, une fois de plus. Il regarda plus attentivement, on le reconnaissait bien. C'était une très bonne idée pour représentée la mort. Dalian acquiesça une fois de plus mais n'eût rien le temps de dire car déjà Tyronn poursuivait:

« Il y a beaucoup de noir, c’est vrai. Si Kaciel était là, si seulement il était là, il pourrait faire exploser tout ça en des millions de couleurs ! Il m’a déjà montré, mais moi je n’arrive pas à faire ça. J’aimerai bien que tu lui parles, vraiment. Peut être qu’il te montrera, un jour, peut être même aujourd’hui. »


Le roux resta un isntant silencieux, essayant de construire une réponse correcte et claire. Ce n'était pas facile, il fronçait les sourcils, mais il voulait vraiment dire quelque chose d'intéréssant. Il espérait que çela suffirait:


"Je crois qu'il n'y a pas d'ange du tout. Peut-être y a-t-il quand même un sol pour rattraper ceux qui le valent..."


Cette idée le fit frémir. Il n'aurait pas de sol, lui. Il tomberait, dans le néant, seul indéfiniment. Il n'avait pas peur de la mort. Il avait peur dela solitude. Mais s'il repartait dans ses pensées maintenant il ne s'en sortirait plus, il poursuivit:

"C'est la mort morale qui fait le plus mal. Finalement, un corps n'est qu'un receptacle. Un autre corps nous conviendrait tout aussi bien si notre esprit vit. Enfin je...je ne sais pas. ca doit faire mal n'est-ce pas?"

*plus que ça* pensa-t-il en regardant les scarifications sur les bras du garçon. il chassa cette pensée.

Est-ce que son père avait souffert? Est-ce qu'il était déjà mort mentalement quand il l'avait tué? Après tout, il agissait vraiment bizarrement juste avant...ça. Lui, en tout cas n'était jamais mort comme Tyronn. Alors bien sur il ne pouvait pas être sûr de ce qu'il disait mais il imaginait. L'imagination c'était souvent très suffisant. La preuve, les livres étaient souvent le fruit de l'imaginaire.

Maintenant il aurait aimé voir le dessin de face, dans son sens. Piur vraiment admirer ce dans quoi Tyronn avait l'air vraiment impliqué. Son seul point d'ancrage dans ce qui lui restait de vie?
Son voeu fût exaucé puisque quelques seconde splus tard Tyronn le lui montrait en s emordillant la lèvre inférieur. Tiens lui aussi avait ce tic quand il était nerveux? Dalian sourit et se reconcentra sur le dessin.

Ca le fascinait. Le dessin était ce à quoi il s'attendait, étrange mais beau d'un certain sense. La mort. Vraiment. Il sourit:


"C'est ressemblant"

Tyronn parla. Ah oui, il était le prmeier a voir ses dessins? Dalian était très fier, et honoré, il aurait voulû lui dire. mais la mention de Kaciel lui fit repenser au paroles dites précédemment.

"Alors, Kaciel est ici? Ca me ferait plaisir de le rencontrer, surtout s'il dessine aussi bien."

Un compliment caché, comme d'habitude. Dalian n'arrivait pas à fair emieux même s'il n'en pensait pas moins. Ce dessin le touchait réellement mais il arrivait si malà s'exprimer! Surtout quand il s'agissait d'éloges, il avait toujours l'impression que cela sonnait faux et ça le rendait malade.

Passant du coq à l'âne, Dalian ajouta:


"Moi, je suis sûr que tu peux utiliser des crayons de couleur, ce n'est pas si compliqué..."

Non, Dalian n'avait pas saisit la subtilité et la métaphore de ces "crayons de couleurs"; Il n'était pas bête loin de là, mais pour lui, tout était matériel, concret. Et dans son esprit Kaciel était une entité à part entière. L'ami ou le frère de Tyronn par exemple. Il ne savait pas.
En attendant, il regardait un peu aprtout autour de lui, pour voir s'il ne trouverait pas des crayons de couleurs pour le blond. Cela lui ferait peut-être plaisir, se disait-il. Peut-être qu'il pourrait dessiner la vie avec...
Malheureusement, peu de personne était là, et tous lisaient, donc pas de couleur pour aujourd'hui. Il soupira.

"Je crois qu'il n'y a pas d'ange du tout. Peut-être y a-t-il quand même un sol pour rattraper ceux qui le valent..."

Tyronn réfléchit. L’idée lui paraissait intéressante, mais il avait du mal à se dire qu’il n’y avait pas d’ange. Et c’était quoi, alors, Kaciel ? Jusqu’ici Tyronn le considérait comme un ange déchu, qui était tombé d’son nuage, les ailes criblées de trous. Un jour, Kaciel lui avait dit que les trous c’était rien qu’du désespoir, et que c’était pour ça qu’à présent il avait rayé ce mot de son vocabulaire. Comme tous ses synonymes. Lassitude, Anéantissement, Déception, Tristesse, Désenchantement, Rage, Détresse, Désolation, Douleur, Angoisse, Amertume. Et le pire de tous. Dépression.
Non, n’pas penser à ça. N’pas penser au puit, même s’il venait de le dessiner. Paradoxe. L’atténuer. Ou en tout cas, essayer. Parce qu’y arriver, c’était une autre histoire, et Tyronn était défaitiste de nature.

"C'est la mort morale qui fait le plus mal. Finalement, un corps n'est qu'un réceptacle. Un autre corps nous conviendrait tout aussi bien si notre esprit vit. Enfin je...je ne sais pas. Ça doit faire mal n'est-ce pas?"

Tyronn hocha la tête, encore un peu perdu dans ses pensées, l’regard vague. Ca faisait mal, oui. Ca prenait aux tripes, déchirait les entrailles, envie d’s’arracher les cheveux, de s’faire du mal physique pour atténuer un peu le mal moral, et puis vomir son cœur. C’était ça, le pire, pour Tyronn. Cette impression de vomir son cœur.
Il ne trouvait pas quoi répondre à Dalian, autre qu’un hochement de tête. Ca faisait mal, oui. Que dire d’autre ? Il n’était pas sûr que les mots soient assez forts. Les scarifications, sur ses bras, elles, l’étaient bien, comme les brûlures sur ses jambes cachées par son pantalon.
Il attendit donc la réaction du roux devant son dessin, se mordillant la lèvre inférieure sans s’en rendre compte. Il craignait vraiment que son dessin ne plaise pas à Dalian. Mais le roux sourit.

"C'est ressemblant"

Un léger sourire se précisa sur les lèvres du blond. Dalian voulait il dire par là que son dessin d’un puit était justifié ? Il l’espérait et préféra le croire, quitte à s’enfermer dans des illusions.


« Tu sais, tu es le premier à qui je montre ce que je fais, sauf Kaciel, mais Kaciel ça compte pas. »

"Alors, Kaciel est ici? Ca me ferait plaisir de le rencontrer, surtout s'il dessine aussi bien."

Face au compliment sous-entendu de Dalian, que Tyronn remarqua, le sourire du blond s’accentua.
Mais la remarque du roux sur Kaciel posa quelques problèmes à Tyronn. Comment lui expliquer ? Surtout que pour lui, Kaciel était bien une personne à part entière, en tout cas, la plupart du temps, parce qu’il lui arrivait d’avoir de courts moments de lucidité sur sa maladie. Mais il fallait quand même qu’il explique à Dalian que Kaciel n’était pas ici, pas vraiment, pas toujours. Kaciel se trouvait dans ses pensées, ses pensées qu’il lui dérobait bien souvent, en tout cas, c’était son impression. Il n’eut pas le temps de mettre ses idées en ordre que le roux enchaînait :


"Moi, je suis sûr que tu peux utiliser des crayons de couleur, ce n'est pas si compliqué..."

Cette fois-ci, le sourire de joie de Tyronn s’effaça, remplacé par un sourire en coin qui pouvait signifier beaucoup de choses. Mais dans la situation présente, c’était juste un peu de déception, déçu par lui-même, par cette vie.


« Non, je n’peux pas utiliser les mêmes crayons que Kaciel. Kaciel sourit et ravive les couleurs avec son cœur, il arrive à faire exploser l’noir en des millions de couleurs sur une feuille, mais pas seulement, aussi dans la vie, avec des mots, un regard... Quand il vient me voir la nuit, il se tient à la fenêtre et regarde le ciel, parfois il trouve qu’il n’y a pas assez d’étoiles pour tenir compagnie à la Lune. Alors il sort son briquet et en rallume quelques autres, puis il sort sa longue vue et se plonge direction l’Infini. Tu sais, je pourrais te parler de Kaciel pendant des heures. Il me fascine. Mais je crois que le mieux, c’est de le voir. Seulement il ne se montre pas très souvent. »

*Même de plus en plus rarement.*
**Parce que t’as oublié c’que ça faisait de rêver, Tyronn. Et qu’sans rêves la vie n’existe pas. L’espoir non plus.**
*Il n’reste plus que la mort, désolation et regrets ?*
**Le puit où t’es tombé.**

Tyronn déglutit difficilement, serra les dents pour ne pas crier. Parce qu’il savait que Kaciel avait raison, une fois de plus. Les larmes aux yeux, il se retenait de ne pas pleurer de rage, les yeux baissés dans l’espoir que le roux ne le voit pas dans cet état. Il planta ses ongles dans la peau de son bras, un peu comme l’avait fait Dalian au début de leur rencontre, ne s’arrêtant que lorsqu’il sentit une goutte de liquide sur son bras, contraste avec sa peau trop blanche. Il releva les yeux sur son interlocuteur à ce moment là, avec un regard désolé. Il ne savait pas si Dalian pourrait comprendre tout ce qu’il venait de se passer dans sa tête. Il avait envie de se faire une nouvelle brûlure sur les jambes. Mais il n’avait peut être plus assez de place.


« Kaciel partage mes pensées. Et des fois il me dit des choses dures, criantes de vérité. C’est bien connu, la vérité fait mal. »

« Surtout quand les aiguilles de l'infini tournent trop vite vers l'arrière. »

Ton différent, sourire différent, regard différent. Kaciel venait de parler pour la première fois depuis l'arrivée de Tyronn à l'hôpital. Est ce que Dalian le comprendrait ? Ce n'était pas évident... Peut être. Tyronn espérait.
Kaciel prenait de l'avance sur l'esprit de Tyronn, envie de s'exprimer, mais Tyronn ne se laissait pas faire, parce qu'il ne voulait pas s'effacer. Polémique dans ses pensées. Dédoublement de personnalité.

[Je suis vraiment, vraiment désolée de mon retard =s. J'ai eu 4 contrôles aujourd'hui et j'ai passé mon dimanche et mon lundi soir à réviser ^^' J'espère que tu n'm'en veux pas trop =s]



"Je crois que j'accepterais que tu me parles de Kaciel, même pendant des heures. Il à l'air vraiment...poétique."

Tyronn eut un sourire. Poétique n’était pas un mot assez fort pour décrire Kaciel, certes. En tout cas c’est ce qu’il pensait. Mais poétique… Qu’est ce que Dalian avait vraiment voulu dire par poétique, en fait, il n’en avait aucune idée. Mais Tyronn, lui, n’était pas du genre à se prendre la tête pour ce genre de choses. Il aimait beaucoup se creuser les méninges, oui, mais plutôt pour des réflexions qui l’amèneraient à savoir une chose de plus. Cette chose-là n’était pas vital bien évidemment, et Tyronn ne pouvait nier le fait que d’autres personnes pouvaient penser qu’il n’y avait aucun intérêt à cela. Mais tant pis. Tyronn ne comprenait pas les autres, n’avait pas envie de les comprendre s’il décidait que ceux-ci n’en valaient pas la peine. Heureusement, il n’avait pas encore établi ce jugement avec une personne de cet hôpital, et surtout pas sur Dalian.

Et le phénomène de doublement de personnalité de Tyronn commença à se mettre en place. Il commençait à s’habituer à ces moments de crise mais c’était toujours une nouvelle stupeur. Un nouveau choc, de nouveaux maux, physiques ou mentaux, il n’en voyait plus trop la différence. Comme si la barrière entre sensations et émotions devenait étanche.
Se faire du mal, encore un peu plus, juste histoire d’étouffer un peu c’mal en lui. Peut être que ça n’aboutissait à rien, concrètement. Mais tant pis. Tout ce qui comptait, c’était que Tyronn pense, soit convaincu, que ça lui ferait du bien.
*Y croire.*
**Espérer ou y croire, j’t’avais appris la nuance Tyronn**
*Mais là on n’parle pas d’espoir Kaciel..*

Bien sûr qu’si Tyronn, on parle d’espoir. T’espères juste que ça ira un peu mieux. C’qui n’est pas toujours le cas, hein ? Rarement, même.
Ton pessimisme te tuera.

Et Tyronn sert les dents, arrête Kaciel, t’es beau mais tu m’fais mal. Manier la vérité et la faire exploser au visage.
Tu t’enfermes dans des illusions, Tyronn, c’est tout c’que tu sais faire d’toutes façons. Manier la vérité et la tourner à sa guise.
Le rythme s’accélère, compréhension de plus en plus difficile, Tyronn est deux. Tyronn-Kaciel. Maintenant, c’est Kaciel-Tyronn.

La main de Dalian sur son avant bras le renvoya à la réalité. Regard désolé. Encore une phrase de Tyronn avant que Kaciel prenne les choses en main. Sûrement pas la dernière phrase de Ty’, parce que Ty’ répondait parfois à Kaciel. Ce serait peut être dur à suivre pour le roux.
Explosion ?
Explosion de couleurs.

« Surtout quand les aiguilles de l'infini tournent trop vite vers l'arrière. »

Kaciel et ses phrases à sens caché. Mais visiblement, Dalian l’avait compris. En tout cas, Kaciel fut presque étonné. La plupart du temps, les gens fronçaient les sourcils et faisaient semblant de passer à autre chose, ou faisaient signe qu’il était fou. Ca lui plaisait que le roux ne le prenne pas comme ça.

"Le passé, oui. Il est le seul qui puisse nous mettre en face de nos douleurs."

Kaciel hocha la tête. Le passé, oui. La réalité, peut être, aussi. Cette réalité casse-gueule.
Parce qu’après tout, l’passé, il y avait une part de vrai dedans, c’était certain, mais il n’était composé que de souvenirs, ou presque. Et les souvenirs, c’est un leurre, des illusions.
Mais Dalian avait raison, l’passé se met ensuite dans l’inconscient. Et on n’peut jamais véritablement s’en débarasser.

« Tu as déjà essayé d’oublier ton passé ? Parce que j’crois que c’est impossible, en fait... Un passé, ça s’accepte. Sauf que c’est là qu’est toute la difficulté…»

Kaciel eut l’air penseur, quelques secondes. Puis il haussa les épaules, les yeux rieurs, de la vie dans ses cheveux blonds.

« Oh, et puis on s’en fout. »

C’est Tyronn qui aime s’prendre la tête, pas Kaciel. Kaciel préfère rêver. Vivre d’illusions ? Peut être.
Les yeux de Dalian semblèrent se perdre une nouvelle fois dans ceux de Kaciel-Ty’. Kaciel se contenta de fixer les yeux verts du jeune homme, sans ciller, regard profond, allant chercher les étoiles dans les yeux de Dalian. S’il y en avait, elles étaient sûrement cachées, ou alors très loin. Ce serait bien de les rallumer.
Explosion d’vie.

"est-ce que...tu...Pourrais dessiner? Enfin- je...Tyronn m'a dit que tu dessinais vraiment bien toi aussi. Je-je-je voudrais voir ces crayons magiques"

Kaciel sourit. Ces fameux crayons magiques dont Tyronn était si amoureux. Mais là, là, non. Il ne pensait pas que ce serait une bonne idée. Kaciel faisait ça la nuit en attendant Peter Pan. Kaciel faisait ça après avoir regardé les étoiles dans sa longue-vue, voir loin c’est voir dans l’passé, il le dira toujours, rallumer quelques vies avec son briquet et se demander quand est ce que les gens comprendront. Jamais, jamais, sûrement.

« Je n’crois pas que ce serait une bonne idée. On est enfermés ici. »

Ca, pour sûr, enfermés, ils l’étaient…
Hey Kaciel, à quand l’explosion d’Liberté ? J’sais pas mais l’plus tôt serait le mieux.
*On est libre nulle part*
*On est libre partout, non ?*
Polémique Tyronn-Kaciel, comme toujours. Les solutions n’existent peut être pas.

Kaciel se leva. Ici, ils seraient enfermés partout, mais tant pis, enfermé à l’air libre c’est quand même un peu mieux.

« Si tu veux j’t’emmène respirer un peu l’ciel. Mais c’est plus beau la nuit, avec les étoiles. »

Il attendit que Dalian se lève à son tour, espérant une réponse positive. Il attendit, et l’observa.

« Tu sais quoi ? J’suis sûr qu’ya un soleil qui s’cache dans ton sourire. »

[y'a pas d'problème^^, j'connais ça aussi ]

"Le passé, oui. Il est le seul qui puisse nous mettre en face de nos douleurs."

Il avait fallu un peu de temps pour que Dalian prononce cette phrase. mais il voulait être sûr que sa voix ne tremblerait pas, que sa réponse serait intéressante même si finalement elle était plus de l'ordre du sophisme qu'autre chose. Mais il était assez fier de lui, il pensait avoir compris Kaciel.
Il fût tout de suite rassuré de voir ce dernier hocher de la tête. Bon, il n'était pas tombé à côté. Ouf, il allait peut-être s'en sortir aussi avec KAciel finalement. Enfin...Peut-être que le garçon était trop gentil et qu'il ne voulait pas le vexer?...Alors il faisait semblant mais en fait ce n'était pas du tout le sens de sa phrase. Non, non c'était trop tordu, voyons.
En plein combat intérieur, la réplique de son interlocuteur l'interrompit:

« Tu as déjà essayé d’oublier ton passé ? Parce que j’crois que c’est impossible, en fait... Un passé, ça s’accepte. Sauf que c’est là qu’est toute la difficulté…»

Dalian se fixa longuement sur le visage de Ty-Kaciel, sans s'en rendre réellement compte.
Oui, bien sûr qu'il avait essayé. Non, il n'avait pas réussi. Il ne l'acceptait qu'à demi. Ou pas du tout. Il était tout de même conscient d'avoir tué son père. Mais il ne se le pardonnerait jamais. Alors oui, c'était difficile.
Dalian, n'avait absolument l'intention de dire ça à Kaciel. Oh non, lui qui voulait être ou au moins paraître normal n'allait pas dire qu'il avait mit fin aux jours de son géniteur. De toute façons il n'aurait pas eût le temps de répondre:


« Oh, et puis on s’en fout. »

Le blond avait perdu son air grave et tout en lui inspirait la joie de vivre. Enfin pas pour Dalian, même s'il aimait voir des gens insouciant, ne pourrait pas mettre de côté ses questionnements, ses erreurs, ses doutes. Trop de choses. Pas de vide.
Il acquiesça doucement. Si Kaciel s'en fichait, il valait donc mieux oublier. Il ne voulait pas mettre le garçon mal à l'aise où sembler trop pesant avec ses pensées qui se ressassaient sans cesse. Alors il ferait un effort.
Il avait donc changé de sujet, demandant avec difficulté s'il pourrait voir les dessins de Kaciel.


« Je n’crois pas que ce serait une bonne idée. On est enfermés ici. »

Si la réponse déçu énormément Dalian, il n'en laissa rien paraître. Après tout, c'était normal. Ils se connaissaient à peine et puis chacun ses secrets. Peut-être était-ce trop personnel? Peut-être que seul lui-même et Tyronn avait le droit de les voir. Ou peut-être qu'il se sentait vraiment trop à l'étroit ici, pour dessiner?
Ce n'était pas si grave. Dalian s'en remettrait, il avait vécu pire, pensa-t-il avec une certaine amertume. Il se passa une main dans sa tignasse rousse, comme pour évacuer le cynisme qui commençait à l'étreindre peu à peu. Quand l'ironie arrrivait, il devenait insupportable. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Il prit donc sur lui pour esquisser un petit sourire pas très convaincant.

Puis, comme un diable sortant de sa boîte, Kaciel bondit de sa chaise:


« Si tu veux j’t’emmène respirer un peu l’ciel. Mais c’est plus beau la nuit, avec les étoiles. »

Dalian le regarda, éberlué. Il ne s'attendait pas réellement à ça. Sortir? Maintenant? Il faisait froid. Et il y avait peut-être des gens encore plus bizarre dehors...Et puis il allait rater le passage de l'infirmière...Il se mordilla la lèvre.
Il avait mit tant de temps pour simplement sortir de sa chambre qu'il fallait déjà affronter le dehors. Il ne savait pas s'il alalit y arriver. Dehors, on est vulnérable.
Il se demanda un instant s'il ne ferai tpas mieux de rentrer dans sa chambre quand Ty-Kaciel s'exclama:


« Tu sais quoi ? J’suis sûr qu’ya un soleil qui s’cache dans ton sourire. »

Dalian releva un sourcil ironique:

"Alors il doit être bien caché derrière son gros nuage de pluie."

C'ets vrai. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas sourit à pleine dent. Mais rien qu'aujourd'hui il avait déjà esquisser plusieurs sourires ce qui était déjà un exploit en soi. Il est vrai que lorsqu'on le se pose des milliers de questions par jour, qu'on est angoissé par presque tout et obsédé par le reste il est difficile d'être jovial par tous temps.
Mais étrangement cette phrase le fit se lever. D'un pas rapide, il rejoignit Kaciel qui l'attendait.
Il fit un petit signe de main pour lui indiquer d'avancer, et tandis qu'ils marchaient il ajouta:


"J'accepte de redécouvrir le ciel à la condition que tu ne me laisses pas partir trop loin."

C'était sa façon à lui de demander à demi-mots à Kaciel de ne pas le laisser se perdre dans ses sombres pensées. Avec un peu de chance ce serait magique comme les crayons du blond. Il l'espérait.
En fait, il était complètement terrorisé à l'idée de sortir, mais sa dignité lui interdisait de montrer quoi que ce soit.

[Bon, soit tu réponds et je crée le prochain sujet, soit tu t'y colles dès maintenant ^^]

[J'ai crée ^__^ Ici : https://crepusculaire.1fr1.net/Autres-c5/Le-lac-f27/Histoire-d-redecouvrir-un-peu-l-ciel-Pv-Dalian-__-p220.htm#220 ]