Hopital du Crepusculaire
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Hopital du Crepusculaire

L'Hopital du Crepusculaire... Vous y vivrez peut-être votre dernier coucher de soleil...
 
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 Silence

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Docteur Roobest
Psychiatre - Psychologue / Calypsiste
Docteur Roobest


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MessageSujet: Silence   Silence Icon_minitimeVen 9 Fév - 16:30

[1er Post]

Le silence. Depuis l'enfance, le docteur Roobest y était habitué. Ce silence. Pesant pour certain. Important pour lui-même, passant, dans l'infime partie de ces sens. Encore une fois, il eut le même geste, tirant sa manche, pour regarder ce morceau de tissu presque noué intégralement autour de son poignet. Le docteur soupira malgré lui, refaisant tombé son haut par-dessus un signe qu'il s'amusait à porter. La vie. La vie et la mort. Jean-Louis ne la craignait pas, il l'attendait même, avec un certain empressement cette satanée mort. Une sacrée bonne étoile. C'est ce qu'un homme de la police avait dit, qu'il devait avoir une bonne étoile pour toujours s'en sortir indemne.
Maël eut un sourire las, suivit d'un sourire épuisé. Allongé sur l'herbe, fixant le ciel bleu, tentant d'ignorer ces murs qui devaient étouffer les patients, comme les murs de prisons étouffent les instants de bonheur des prisonniers. Ses longs doigts fins serrant la cigarette fumante qu'il monta à ses lèvres, aspirant un peu de cette fumée blanchâtre et opaque avant de l'expirer en de petits nuages blancs, quasiment transparent.
Les paupières délicates clignèrent un instant avant de succomber au soleil, se refermant subtilement, cachant un regard, plus bleu que le ciel tant admiré. Décidément, le docteur aimait sentir les rayons chauds sur sa peau blanchâtre, il aimait ce moment où le silence passe dans la chair, et entraîne indiscutablement un relâchement de la concentration et des tensions qui peuvent occuper le corps.
Lorsqu'il était enfant, Maël aimait se cacher dans les lieux, où le silence était sécurisant. Par la suite, et en de nombreuses occasions, il avait eut la preuve, que la peur du silence, n'est qu'une appréhension stupide. Quand il n'y a rien, il n'y a rien à craindre, c'est aussi simple que ça. Pourtant la simplicité était loin d'être une habitude chez le docteur. Bien au contraire, il était plutôt homme à complication, pouvant réfléchir à dix milles choses à la fois. C'était très fatiguant de ne pas arriver à se concentrer sur un seul fait.
Par exemple, actuellement, le docteur pensait à la composition du ciel, passant rapidement à l'atmosphère, revenant sur la couleur liant cette composition, repartant sur les couches d'airs du systèmes de la terre, avant de s'élargir sur chaque planète, tout en continuant d'évoluer sur les couleurs perceptibles de l'arc en ciel, sans oublier de s'activer en direction des étoiles, tout en pensant dans un éclat d'enfance aux contes populaires liant les arcs en ciel aux lutins. Arc en ciel ressemblant à des arches, arches actuellement restaurer, restaurer étant un verbe, faisant la famille de mot de restaurant, restaurateur, et … quand devait-il manger au restaurant avec sa sœur, déjà ? Jeudi, à dix-huit heure quinze, dans un bar de country, musique naît au sud des états unis, par des anglais et irlandais, irlandais amoureux des lutins, devenu un hymne pour …
Jeudi.

Soupirant doucement, le médecin tenta de cesser le flot de ses pensées, sans y arriver. Le plus terrible, c'est de savoir qu'on doit cesser de faire cela. Qu'on est en train de trop réfléchir, sans vouloir réfléchir. Son cerveau c'est comme un ventre vide, qu'il faut remplir, sans cesse, et s'il n'est pas remplit, il risque de se manger lui-même, avide de découvrir un nouveau moyen pour aller d'un point à un autre. Face à cela, le médecin ne connaît que trois moyens de tout calmer, non quatre. Le premier étant de se mettre sur un problème qu'on ne peut pas résoudre, le second de chanter mentalement dans sa tête en boucle, le troisième de se droguer, le quatrième de boire …
Le plus souvent en mettant le tout, il arrivait à faire cesser cet affreux mal de tête qui le prenait entièrement, séquelle d'un traumatisme de l'enfance. D'un ? Des. Bref. Sans importance désormais. Ce qui avait bien plus d'importance aux yeux de l'homme allongé sur le sol, qui avait abandonné sa blousse blanche à coté de lui, et profitait de cet instant de pause pour fumer tranquillement, les jambes légèrement écartés, une main posée sur son ventre par-dessus la chemise blanche, et l'autre dans l'herbe, allant fréquemment à ses lèvres pour fumer. Il avait même un peu d'effet la ceinture du pantalon noir, pour éviter d'avoir mal au dos. Ses lèvres s'entrouvrir laissant échapper de nouveau de la fumée, alors que le bout de ses doigts caressait les frôlaient pour reconduire le mégot à elles.
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June Vynemus
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MessageSujet: Re: Silence   Silence Icon_minitimeSam 10 Fév - 15:53

[Che squatte ^^]



Pour une fois, sa majesté June première ne se languissait pas sur les fauteuils inconfortables qui ornaient le quartier général des Calypsistes, à savoir la cave.
Non, pour le bien être de son auguste et précieux postérieur, il avait opter pour la farniente dans l ’herbe tendre du jardin, qui ne vallait de loin pas le canapé de la salle de détente, mais qui à défaut d’être moelleuse avait l’avantage d’être éclairé des doux rayons de soleil.
De toute façon, il n’avait rien à faire dans la cave, il n’était pas d’une grande aide aux Calypsistes qui, en ce moment, étaient sur les traces d’un hypothétique espion. Il n’avait rien à faire non plus dans la salle de détente qui était…vide.
Alors quite à se tourner les pouces, autant le faire dans l’agrément, non ?

Au beau milieu de cet espace vert trônait un arbre se dressant majestueusement au milieu d’un amassis de buissons épineux. Et contre le tronc de ce fameux végétal, siégeait un June allongé dans une position lascive.
Un élan fulgurant de flemmardise venait de prendre possession de lui, et il avait décidé de se reposer en cette merveilleuse -douce ironie…- après-midi. De toute façon, au Crépusculaire, il n’y avait pas grand-chose à faire, pour ne pas dire rien du tout.
June passait la plupart de ses journées à arpenter les couloirs de l’hôpital, dans l’espoir de se trouver une nouvelle proie pour satisfaire son appétit sexuel. Et oui, il fallait bien l’avouer, voilà bien longtemps que le jeune homme n’avait pas repris son rôle de catin, et pour tout dire, ça lui manquait un peu.

L’ennui pouvait se lire clairement dans les yeux gris-perle, plongés dans le vague, de l’écossais. Ses paupières battaient à un rythme horriblement ralenti, indiquant son état de semi-comatage. Il était à deux doigts de plonger dans un profond sommeil, et la seule chose qui le maintenant dans le monde des éveillés était le maigre mais pourtant présent espoir qu’une personne réellement digne d’intérêt daigne pointer son nez ici-même.
Mais pour tout dire, la tâche se faisait de plus en plus difficile, et il lui fallait bouger de ce diaboliquement confortable endroit s’il voulait résister à cet ennui.
En laissant s’échapper un bruit à mi-chemin entre le grognement et le soupir, il força donc son corps alangui à remuer, pour se redresser lentement. Il passa rapidement sa main dans sa longue tignasse noire dans l’espoir vain d’y remettre de l’ordre.

Son regard où brillait toujours cette lassitude flagrante balaya alors le jardin à la recherche d’une occupation digne de ce nom en attendant son hypothétique sauveur -à savoir, un évènement, ou une personne intéressante sortant un minimum de l’ordinnaire.
Et finalement, telle une apparition fantastique, le corps allongé du médecin lui apparut, baigné d’une lumière divine -qui n’était autre que le soleil soit dit en passant.
Immédiatement, un semblant de sourire vint se dessiner sur les lèvres du jeune homme. Enfin une présence humaine que diable. Rien ne pouvait encore lui indiquer si cette présence vallait le coup qu’il ne déplace sa masse corporelle, mais bon, qui ne tente rien n’a rien, et présentement, June s’ennuyait tellement qu’il aurait même trouvé de l’intérêt à un élément banal et morne de la pire espèce. Avec un peu de chance, l’énergumène ici présent n’entrait pas dans cette catégorie.

Bien, ça n’était pas tout ça de l’avoir repéré, restait à aller l’aborder. D’un geste souple et lent il se redressa sur ses jambes, et frotta rapidement le pantalon en vinyle qui ornait ses petites fesses pour en ôter les herbes qui s’y étaient invité sans autorisation.
Ceci fait, il se dirigea donc vers l’inconnu qui ne semblait, lui, pas avoir remarqué sa présence, trop absorbés par des choses et d’autres.
Il ne tarda pas à arriver à sa hauteur vu la distance qui les séparait l’un de l’autre.
L’homme semblait complètement dans un autre monde, si bien que l’écossais doutait qu’il l’ait entendu arriver, malgré les bruissements d’herbe sous ses pas. Fort bien, mais il ne comptait pas attendre comme un piquet que monseigneur reprenne pied dans la réalité. Mais avant de lui adresser la parole -ou de faire tout autre geste succeptible de lui indiquer clairement sa présence- il s’adonna à son activité favorite à savoir, l’observation.
Première chose qu’il nota : la blouse blanche déposée à côté de lui, qui lui indiquait qu’il s’agissait d’un membre du personnel. Fake, vrai ? Impossible à déterminer à vue d’œil, mais il ne tarderait sans aucune doute à le savoir. Car bien qu’il soit Calypsiste, et qu’il passe le plus clair de ses journées retranché dans les quartiers généraux du groupe, il n’avait jamais vu Maël. Peut être n’y avait-il juste pas fait attention, après tout il y avait du monde dans la cave… En tout cas, s’il l’avait déjà vu, nulle doute qu’il se souviendrait de lui, car l’homme avait un visage, pour tout dire assez particulier. Suffisamment particulier pour qu’il reste dans la mémoire de June en tout cas.
Les yeux gris perle s’attardèrent un moment sur les cheveux de celui qu’il supposait être son ainé à vue d’œil, pour ensuite dériver sur la cigarette. Tiens, maintenant qu’on fumait sous son nez, il n’était pas contre une petite cigarette lui aussi. Il hésita un instant à simplement piquer la clope entre les lèvres du médecin, mais songea qu’il apprécierait surement très moyennement le geste.
Il se contenta donc de se pencher au dessus de lui, ses longs cheveux noirs basculant en avant, les plus longues mèches à seulement quelques centimètres du visage de Roobest.
Il s’interposa ainsi entre l’astre lumineux et le psychiatre lui-même, le privant de sa lumière chaleureuse. Et yeux fermés ou non, c’était chose que l’on remarquait.
Mais comme pour bien manifester sa présence -sait-on jamais avec les gens perdus dans leur méditation- il se permit d’ajouter, d’une voix posée, presque atone.

« Vous auriez une cigarette ? »

Oui, plus bateau pour aborder on ne fait pas. Mais le fait est qu’à la base, June ne comptait pas l’aborder ainsi, c’est juste qu’en le voyant fumer, l’envie l’avait pris, lui aussi. Alors tant pis si l’autre voyait cela comme une pathétique tentative de sympathiser avec lui.
En plus, comme ça, il faisait du deux en un : il avait la possibilité de se procurer une cigarette, et par la même, de combler son ennui avec quelque un. En espérant simplement que ce quelque un n’était pas d’un ennui mortel. Car en effet, même s’il obtenait ce qu’il voulait, à savoir la cigarette, il ne comptait pas décamper pour autant. Tant pis si l’autre voulait méditer sur les questions existentielles de ce monde…

L’ironie avait voulu que June aille s’adresser à un psychiatre. Lui à qui on avait tant de fois conseiller d’en consulter un… Car il fallait bien le dire, June n’était pas quelque un de fondamentalement équilibré. Bien sur, ça n’était pas un psychotique névrosé, il n’était pas dangereux, et semblait raisonner convenablement, mais cette facheuse tendance à collectionner les aventures avec tout et n’importe quoi (qui?)… c’était à se demander s’il n’était pas nymphomane parfois. Mais il ne l’était pas. Il avait juste une logique qui échappait à la plupart des gens, et l’idée de consulter un psychiatre lui semblait tout à fait saugrenue.
A croire que si June ne va pas à la psychiatrie, la psychiatrie finira par aller à June.
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Docteur Roobest
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MessageSujet: Re: Silence   Silence Icon_minitimeDim 11 Fév - 19:48

[Ouaaaaaaaaip Silence 438 ]


Allongé dans l'herbe, le médecin était plongé dans ses idées, ses rêves, ses envies mais aussi, et surtout ses analyses. Il n'avait pas vraiment commencé à travailler dans la clinique, il n'allait pas se plaindre de ce fait, et n'irait certainement pas voir ses patrons pour leur demander plus de travail qu'il n'en avait. Il avait bien dans l'idée de descendre de nouveau dans la cave, mais cela l'ennuyait, il se sentait déjà fatigué à l'idée de devoir calculer le pourcentage de chance que l'un ou l'autre des membres soient des espions. Le médecin préférait ne se mêler de rien, c'était juste pour lui, une simple provocation.
Provoquer.
Il aimait ça, sentir qu'il faisait quelque chose d'interdit, comme un étudiant jouissait à l'idée d'avoir de la drogue en classe, ou de tricher à un contrôle important. Ce n'est pas le fait de pouvoir la fumer, ou d'avoir une bonne note qui le fait bander mais l'idée plaisante d'être un anarchiste qui ne respecte pas les règles imposées par une société totalitaire sans éthique et démunie de bon sens. Un monde où on pose des questions doublement fermées, on n'a pas deux choix, on a un. Ne rien dire, fermer sa bouche. Se taire.
Le silence.
Le docteur aimait cela, certes, mais il aurait encore plus aimé pouvoir s'envoyer en l'air, dans n'importe quelle position, et dans n'importe quel rôle, mais pour cela il devait désormais attendre le week-end. Pas question de le faire dans la chambre, et ce n'était pas les dix minutes dans la douche qui allait le satisfaire … Mon dieu, c'était quand le week-end ? Il voulait tout oublier, dans les bras d'un inconnu, lui donner un faux numéro, et recommencer, jusqu'à être tellement épuisé, qu'il ne pourra plus bouger. Il n'avait pas envie d'un membre du personnel, les hétérosexuels n'étaient pas vraiment sa tasse de thé, et les patients c'était des jeunots expérimentés. Combien de jour avant le week-end ? Ho … merdeuh ! Il était de garde.

Il fallait déjà qu'il pense à autre chose, ça irait mieux ensuite. Juliette, sa sœur, allait-elle faire un concours dans pas longtemps ? Devrait-il l'aider et la soutenir, malgré l'état de fatigue où elle était ? C'était sa sœur, sa première patiente, son amie, il ne voulait pas la perdre, et il ne voulait pas la voir en faire trop, mais si elle en avait envie c'était que ça devait être bon. Il sentait déjà, le docteur Forest lui dire : "les désirs d'un patient sont souvent en contradiction avec ce qu'il a besoin." Qu'avait besoin sa sœur ?
D'être accepter.
Tout le monde a besoin d'être accepté, d'être un peu aimé, ne serait-ce qu'un peu.

Jean-Louis n'aimait pas se faire surprendre. Il ne l'avait jamais aimé. Le peu de temps qu'il avait partagé avec un homme sa vie comme un couple, avait été quasiment insupportable. Il n'aimait pas les surprises, il n'aimait pas le monde, il n'aimait pas tout court ! Il avait un sale caractère, et il avait tôt fait avant le matin, de virer l'autre homme du lit pour l'avoir légèrement touché avant qu'il n'ait eut le temps de s'endormir, car une fois endormit, Maël n'avait plus conscience de rien. Il dormait peu, mais tentait de dormir bien. Parfois cela lui manquait un peu, les rires dans le lit, le petit déjeuner réconciliateur, les soirées à s'attendrent, à s'étreindre, à se toucher mais, Maël devait définitivement s'avouer, que vivre une vie comme Juliette et Charles, ce n'était pas vraiment dans ses envies. Avoir une vie platonique, sage, loin de toutes les excentricités de la vie …
Cependant le docteur Roobest avait horreur de se faire surprendre !

Quand le soleil protecteur, et chaleureux, disparu, de son visage qui aspirait au calme, tranquille et serein, Maël eut deux pensées : quelqu'un, un nuage. Il en avait vu un ou deux, avant de fermer les yeux, mais selon la trajectoire du vent, et la vitesse de déplacement qu'il devait en résulter dans le ciel, en calculant correctement en fonction de la période, aucun nuage n'aurait du se placer là. Se serait-il trompé dans ses calculs ? Impossible.
C'était donc quelqu'un.
Maël ouvrit les yeux, ses paupières battant un instant, comme semblant se réveiller d'un long sommeil. Doucement, sans bouger, imperceptible, voyant un flot de cheveux sombres, juste les cheveux noirs d'abord. Maël fixa ces longs traits brillants et noirs, ne comprenant pas très bien comment une jeune femme avait pu se retrouver au-dessus de lui, et son regard bleu glacial se dirigea vers un visage de garçon. Le docteur ne changea pourtant pas d'attitude, soupirant, malgré lui. Il se mit à scruter ce visage très jeune, et sourit mentalement. La cave était remplit de patients, le jardin avait des patients, la chambre était collective, où pourrait-il aller pour avoir un peu de paix et de silence ? Pourtant, il demeura silencieux un instant, perdu dans ses pensées. Comment pouvait-on avoir une masse de cheveux si noirs ? Pourquoi cet homme était-il ici ? Cet homme …. Ce gamin. Ce n'était qu'un gamin, se disputa mentalement Maël, se moquant d'un début de peur qu'il avait eut.


"Il est interdit de fumer dans l'établissement."


Répondit d'une voix calme et posé l'homme, remontant sensuellement ses doigts à ses lèvres qui s'étaient de nouveau entrouvertes pour l'occasion avide d'aspirer un peu de cette fumée bienfaitrice, se remettant de la peur qu'il venait d'avoir, malgré qu'il n'ait rien changé à son comportement. Si Junes avait été très observateur, il aurait vu la poitrine de l'homme, bouger à une vitesse d'un battement de cœur affolé, qu'on tente de calmer.
Maël détestait vraiment les surprises !
Autant la voix du garçon était amorphe, autant celle du médecin était chantante, sensuel, légèrement grave, voilée, du fond de la gorge, encourageante, protectrice, ensorcelante, aussi. Il ne touchait, et ne s'amusait pas à changer sa voix, sauf lorsqu'il voulait se faire doux, pour un patient qui en avait besoin. Ce type n'était pas son patient, et il était une barrière entre le soleil et son visage. Une nuit sombre, si sombre … Des fines lianes noires, un petit sauvage sortant d'un rêve.


"Sauf si votre intention est de m'embrasser, vous pourriez vous reculer !"


Le médecin ne faisait pas trop attention au ragot, mais si quelqu'un le voyait dans cette position avec, un gamin, patient, il risquait d'avoir des soucis. Ce n'était même pas la clé du problème, ce brun empiétait sur son territoire, il était trop près de Maël qui n'appréciait pas qu'on vienne perturber son espace personnel. Il appréciait déjà très peu d'avoir eut une demande de cigarette ! C'était les siennes, à lui, il ne partage pas ! Maël n'est pas égoïste, non absolument pas ! Mais il doit déjà partager sa chambre avec des hommes qu'il ne connaît pas, la douche avec des patients, personne ne prendra ses clopes à lui, marque fumer par ses frères, par son père, par toutes les personnes qui avaient un peu compter dans sa vie … Maël ne savait pas vraiment pourquoi, mais cette odeur de clope le rassurait. C'était comme l'odeur des vagues de fins de tempêtes pour les marins, quand on les voit, ou quand on les sent, on sait que rien ne peut plus arriver.
Cela dit. Que ce gamin aille au diable ! Il n'avait même pas dit bonjour. La cigarette fut laissée entre les lèvres, et les doigts fins montèrent dans les cheveux si sombres, les frôlant avant de descendre, glissant dans les méches blondes, repoussant sa coiffure. Le docteur n'était pas mal à l'aise mais par habitude il se montrait très froid avec tout le monde. Au contraire d'avec ses patients, qu'il maternait comme une père, ou pire, comme un amant. Il n'y pouvait rien, il avait besoin de s'assurer que ses petits protégés allaient bien, et s'il devait dormir au pied du lit comme un chien fidèle, il le ferrait. Il l'avait fait pour la belle Ange, et pour toutes ses autres patientes et patients, jusqu'à aujourd'hui. Dormant près d'eux, pour veiller sur eux, restant au pas de la porte, jusqu'à ce qu'il n'ait plus besoin de lui. Après, ils n'étaient plus ses patients, et le froid revenait toujours. Non. Cette étrange créature venue de nulle part n'avait pas interet de lui prendre sa cigarette, la main du docteur l'arrêterait, et le ferrait tomber, avant que Junes n'ait eut le temps de comprendre.
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June Vynemus
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MessageSujet: Re: Silence   Silence Icon_minitimeLun 12 Fév - 1:29

(Je sens que ça va être la grande entente entre eux hum hum.. Silence 429 )

Que le médecin se montre aussi désagréable qu’il le souhaite, June n’en avait que faire. Trouver quelque un d’intéressant ne voulait pas nécessairement dire trouver quelque un de sympathique. De toute façon, June n’était lui-même pas quelque un d’agréable compagnie. Il méprisait trop les autres pour cela, et s’il pouvait avoir le choix, il préférerait jouer de la musique ou lire un livre plutôt que d’avoir à se livrer à une conversation avec quelque un . Seulement le fait était là : il n’avait PAS le choix. Les instruments de musiques, ça ne courent pas les rues dans un hôpital. Et manifestement, les livres non plus. En même temps, lorsque l’on va à l’hôpital, on n’est pas sencé y rester une éternité. Et dans de tels cas, les parents ou les amis sont toujours en mesure de vous ramener quelques distractions que ce soit. Mais ici, tout était très différent. Résultat, sir Vynemus se voyait contraint de quémander de la distraction. Ce qu’il pouvait détester cela, même s’il le préférait déjà à l’ennui. Il préférait tout à l’ennui. Il haïssait et craignait l’ennui. Il approuvait totalement Baudelaire qui, dans les Fleurs du mal, présentait l’ennui, le « Spleen », justement comme le pire des maux. Car il l’était. Il n’y avait pour lui rien de pire. Et si certain pouvait trouver un quelconque bien dans la relaxation, dans le simple fait de s’allonger dans l’herbe pour songer, comme le faisait d’ailleurs Roobest, June, lui, ne pouvait tout bonnement pas.

Telle une pile électrique, il lui fallait nécessairement faire quelque chose. Il avait besoin d’aventure et de mouvement. La stabilité, la quiétude, il ne supportait pas tous ces mots et les notions auxquelles ils se rattachaient.
Bref, tout ceci pour dire que le médecin aurait pu tout aussi bien lui dire clairement « dégage de là », ce n’est certainement pas ce qui aurait fait fuir June. Pour tout dire, l’idée de nuire à la tranquilité de quelque un et de se sentir parasite consistait en soi à être une occupation.
Il pouvait bien soupirer, se montrer aussi froid qu’un glaçon, l’ignorait même, il venait de tomber sur le mauvais numéro. Celui qui n’a tellement rien à faire qu’il serait prêt à tout pour se divertir, même à gêner quelque un de sa simple présence. Y avait-il un moyen de se débarrasser de cet encombrant phénomène ? Oui…sans doute. En se montrant aussi ennuyeux que possible. Ce qui ne signifiait même pas nécessairement ne rien dire, et l’ignorer. Après tout, June avait une notion bien à lui d’un être intéressant ou non.
Mais bon, si le blondinet souhaitait tant que ça qu’il ne déguerpisse, il lui suffirait d’être patient, car si persévérant soit l’écossais, il finirait tôt ou tard par se lasser de faire un monologue.
Mais nous n’en sommes bien évidemment pas encore là, puisque la rencontre vient à peine de se faire, et qu’il n’est nullement question de partir pour l’instant.
Après tout, jusqu’à présent, il venait tout juste de lui adresser la parole et de se voir refuser une cigarette.
Refus auquel il répondit par une petite moue, caractérisée par un léger froncement de nez et un petit retroussement de lèvres.

« Techniquement, c’est interdit dans les bâtiments, or nous sommes dehors »

Oui, il se garda bien de lui répondre par un « oui mais vous vous fumez bien », ce à quoi l’autre aurait pu lui répondre qu’il était du personnel et qu’il faisait par conséquent, ce qu’il veut. Car June, même s’il était majeur et ce depuis 2 ans déjà, n’était qu’un vulgaire petit patient et il n’avait aucun droit d’autorité ici bas. Ca ne le dérangeait d’ailleurs pas tellement, car pareillement à Roobest -eh oui ils ont quand même un point commun en dépit des apparences- il aimait défier l’autorité. Or s’il la possédait, il n’y avait plus rien à défier. A l’inverse, en ayant aucun droit, il pouvait avoir la satisfaction de prendre ces droits.
Défier l’autorité. Ce que tous les adolescents aiment faire. Oui, mais June n’était plus un adolescent. Même s’il avait gardé quelques caractéristiques de ce passage, il était maintenant officiellement un adulte. Et s’il s’amusait à contourner les règles, ça n’était nullement pour affirmer son côté de « true rebelle », ça faisait simplement parti de ces choses qui justement lui permettait de réduire à néant l’ennui, ou tout au moins de le contourner.
Mais dans ce cas précis, contourner les règles -quoique règle il n’y avait pas- semblait difficile si le médecin présentement sous lui ne coopérer pas. Or, coopérer, il n’y semblait pas prêt. Il faisait manifestement parti de ces nombreuses personnes qui tenaient à garder leurs cigarettes pour elles. Un genre de gollum version humaine avec en guise d’anneau, des cigarettes. Mes préciiiieuses. Oui, June l’imaginait tout à fait serrer son paquet contre lui, un regard dément fixé sur lui, prononçant cette fameuse phrase.

Il supposait donc que dans ce cas, il était inutile de batailler sur les règles et autre, puisque envers et contre tout, l’autre refuserait de lui donner ce qu’il souhaitait. Bougre. Non pas que June soit le genre de personne accroc au tabac, qui devient irritable et mauvaise dés qu’elle n’a pas son paquet journalier. Simplement que maintenant qu’il voyait quelque un fumer sous son nez, il en avait envie. Tout simplement, rien de plus, juste envie. Et s’il n’avait jamais dans sa vie était un enfant gâté, ça ne l’empêchait nullement de détester ne pas recevoir ce qu’il voulait. Généralement, il jouait des pieds et des mains -au sens propre comme au figuré selon les situations- mais là ça lui semblait comme…Vain. Et puis, se plier en quatre pour une cigarette ça relevait presque du pathétique. Presque.

Il fut cependant rapidement tiré de ses méditations sur l’obtention de cette fameuse cigarette par voix entraînante de son vis-à-vis, qui s’élevait une nouvelle fois pour faire preuve d’une sympathie surprenante.
June garda cependant le silence, semblant reconsidérer ses dires un instant. Finalement, il bascula sa tête sur le côté, ce qui du point de vue de Roobest n’était finalement qu’une rotation, avant de répondre :

« Et si tel était le cas ? »

Il voulait bien entendu parler de son hypothétique intention de l’embrasser. Ceci dit sans la moindre once de provocation. Il ne disait pas cela par défi, ou autre, mais de manière très simple. Une question innocente, du moins, elle l’aurait été si le médecin n’avait pas à faire à June. Mais ainsi posée, il semblait simplement que le jeune homme envisage l’autre possibilité.
Naturellement, l’écossais n’avait aucunement pour projet de l’embrasser. Il était dans une période de manque, certes, mais il ne sautait tout de même pas sur les gens. Il avait des procédés plus subtiles. Et d’ailleurs, lorsqu’il voulait finir dans la couche de quelque un, il amenait généralement l’autre à faire tout le travail d’invitation.
Et puis de toute façon, ça n’était certainement pas d’embrasser quelque un qui calmerait ses pulsions… Car si Roobest semblait considérer tous les patients comme des "jeunes inexpérimentés", il se trompait... June était certes plus jeune que lui, du haut de ses 20 petites années, mais inexpérimenté, on ne pouvait pas prétendre qu'il l'était, avec ses nombreuses années d'expérience en tant que quasi gigolo....

Au bout de quelques minutes de silence, il daigna tout de même se redresser, et il s’éloigna de quelques pas du médecin, d’un pas lent et traînant, le nez en l’air, les yeux plissés pour affronter la lumière vive de l’astre flamboyant.
Ca n’était nullement pour faire plaisir à Roobest que June s’était redressé. En vérité, il y avait deux raisons à ce geste, et toutes deux ne concernaient que le jeune homme lui-même. La première était qu’il se faisait atrocement mal au dos dans cette position. La seconde était qu’il ne supportait pas d’avoir ses cheveux dans la figure. D’ailleurs, à peine quelques pas plus loin, il ramena sa main droite dans son épaisse chevelure pour chasser de son visage d’une blancheur maladive les mèches parasite.
Il les rassembla comme pour les nouer en une queue de cheval, mais se contenta de les glisser dans son dos, ses épaules faisant office de rempart pour qu’ils n’osent pas s’aventurer à nouveau du côté de sa poitrine et de ses joues.
Maintenant ces encombrants filaments noirs écartés, la clarté de la journée laissait clairement voir le teint cireux du jeune homme qui laissait à penser qu’il avait certainement une très mauvaise santé.

Il continua son petit bonhomme de chemin jusqu’à un autre arbre, où il s’arrêta. Là, il pris appui sur le tronc de celui-ci, se tenant sur une jambe, et il commença à délassé ses bottines. Ce fut une entreprise rapide, et il ôta rapidement la première chaussure. Il fit de même avec la seconde, puis avec ses chaussettes. Tenant alors les quatre objets à l’aide de sa main gauche, il se redirigea de ce même pas lent vers le blondinet toujours allongé, profitant cette fois-ci de cette douce sensation qu’il adorait, à savoir sentir les brins d’herbes s’immisçaient farouchement entre ses doigts de pieds, qu’il remuait d’ailleurs activement, jouant avec tous les végétaux qui lui tombaient sous la main…enfin plutôt le pied.

« Au fait, je m’appelle June »

Se présenta-t-il de manière certes un peu abrupt. Les rudiments de la politesse venait tout juste de lui chatouiller la mémoire en vérité…

« Et vous êtes ? »

Se permit-il de demander, fixant ses yeux étrangement gris sur le visage de son interlocuteur

(Désolée pour tous les quelque un mais mon work corrige tous les quelqu'un comme ça T_T)
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Docteur Roobest
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MessageSujet: Re: Silence   Silence Icon_minitimeJeu 15 Fév - 20:27

Le docteur aux longs cheveux d'or se demandait bien ce que le jeune patient lui voulait exactement pour venir l'ennuyer pendant son temps de repos. Maël était persuadé que si on désirait fumer, il suffirait d'aller voir un des receleurs de l'hôpital. Il y avait des personnes fort sympathiques qui vendaient, et revendaient des objets provenant de l'extérieur, comme des petits couteaux, de l'alcool, ou du tabac, même les médicaments circulaient dans les cliniques. Il fallait être stupide pour venir parler à un membre du corps médical pour lui réclamer une cigarette. Le brun ne semblait pas manqué d'esprit, il avait pourtant l'audace de venir déranger un médecin, et de le provoquer d'une façon certes bien innocente mais qui ne marchait pas tellement avec Roobest : son frère Marc-Antoine avait l'air d'un ange. L'analyse de cet individu commença dans la haute partie cervicale de celui qu'on surnomme "Doc" Soit Junes n'était pas au courant qu'il existait des choses étranges dans cet hôpital, soit il ne manquait pas de courage, ou alors, il était simplement fou. Les deux derniers ne dérangeaient pas le docteur, le premier l'ennuyait, car, il fallait être un peu taré pour ne pas se rendre compte que quelques choses clochaient dans cet hôpital.

Maël soupira faiblement, inspirant un peu d'air, ayant stoppé sa respiration depuis que le soleil avait caché sa vie. C'était une salle manie, de ne plus respirer quand quelque chose le contrarie, l'énerve, ou qu'un autre sentiment le prend. Oxygénant un peu son cerveau, il put enfin reprendre son calme.

Mais Roobest s'en foutait ! Que ce soit un type fou, gentils, doux, dur, violent, drôle, austère, ou amusant, il n'aimait personne, et il ne comptait pas se faire aimer de quelqu'un. Ce qui était un mensonge de pensée, Roobest avait de la famille et des amis qui l'aimaient. La preuve étant que l'autre soir, il avait dormit chez l'un d'entre eux. Akamu Dupreïl, pour le servir, mais c'était un ancien patient, sûrement aussi dingue que lui, et surtout, certaines personnes le collaient tellement, que Maël finissait par les aimer. C'était le cas avec le médecin qui s'était occupé de lui, le psychiatre, et quelques un de ses anciens patient des Roses Rouges, ou de Butterfly mais ils avaient tous certains de ses mêmes points communs : une histoire compliquée, ou presque, une passion pour le cirque, et un penchant pour l'alcool plus ou moins prononcés.
Et d'être homosexuel.
Ensuite tout était relatif, la petit Céleste Dumonde, ne fumait pas, ne buvait pas, mais était dans le monde du spectacle. C'était une prodigieuse clarinettiste qui avait des dons théâtraux déroutants, pour avoir jouer Winber avec elle, le jeune homme devait avouer être profondément impressionné. Cette souplesse des notes et des tons, cette allégrement de la partition, la rendant plus vivante que jamais. Il avait beaucoup d'amis, finalement. Plus de dix. Mais … Mais il n'était pas avec lui. Plus ils étaient loin, et mieux s'était.
Bref : Le docteur Roobest n'était pas ici pour se faire des amis. Il aimait bien en avoir, mais il n'aimait pas donner sa confiance a trop de monde ! Ce n'était vraiment pas son style, il détestait cela ! Et donner une cigarette, c'est donner … Donner.

Surtout pas à un moineau venu picorer son soleil pour se distraire à ses dépends. Un corbeau, ou un cygne, mais un piaf qui le dérange. Le docteur décida de cesser de penser à tout et à n'importe quoi pour se concentrer sur le petit sauvage mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire. Ce jeune homme à la crinière noire, semblait sortir d'on ne sait où mais visiblement, il n'allait pas simplement partir en une demande du médecin ! Maël n'avait aucune envie de se prendre la tête, aussi soupira-t-il un peu d'air entre ses lèvres, fixant de ses deux yeux fermes et impassibles, noir de danger, mais bleu d'apparence, cet homme qui avait eut l'audace, que dis-je ? Le cran devenir réveiller son courroux !
Roobest ne demandait qu'une chose : qu'on le laisse dormir dans son coin. Ce n'était pas bien plus compliqué que cela. C'était assez heurtant ! Cela lui rappelait vaguement la dernière clinique et ce n'était pas bien rassurant. Dans un sens. Quand on savait que cette clinique avait du fermer. Il commençait à être fatigué de devoir sans cesse se justifier à commission des médecins, et il devra encore le faire, quand on découvrira que cet endroit, est en endroit de fou !
Comme-ci c'était de sa faute ! Si ses patrons sont dingues, si son frère est sociopathe, si un de ses amants étaient pyromanes, ou bien encore, s'il connaît des psychopathes ! Ce n'est absolument que du pur hasard ! Il n'y ait pour rien. Lui, est un ange, aussi difficile que ce soit à croire. Un ange avec des cornes de démons, des ailes noires, et des larmes de sangs et de souffrances.

Une pile électrique ? Au dernières nouvelles, la pile ne marche que si le bouton est enclenché et ce n'était pas le cas de June qui devait être une pile solaire et lunaire, ne pouvant jamais s'éteindre ! Que c'était détestable ! Mais au moins, ils avaient tout deux le même point commun. La stabilité, la quiétude, et tout les mots se rapportant à la jolie petite maison avec jardin, fenêtre vue sur la cuisine, femme devant les fourneaux, enfant dans le dit jardin, et petit chien devant l'entrée, n'était pas du ressors privilégié de l'homme ! Un cauchemar vivant !
Une vie monotone et tranquille ! Mon dieu ! Ce serait le pire des cauchemars ! Etre le mari, ou le petit ami, autant hétéro, qu'homo. La fidélité, la tranquillité … Il se ferrait chier, non ?

Le médecin n'allait pas tarder de lui dire clairement : dégages de là. Il voulait sa tranquillité. Fumer tranquillement. Dormir tranquillement. Penser tranquillement. Et aller sauter et se faire sauter ce week-end, mais étant de garde, il allait devoir attendre encore une semaine. Mon dieu. Une semaine, tant de jours, d'heures, de minutes, et de secondes. Ainsi que de dixièmes de secondes. Et … Il ne tiendrait jamais. Et pas question d'aller se faire plaisir dans les douches communes à tous, ou dans la chambre des psychiatres. Peut-être le salon, à minuit, il ne devait pas y avoir beaucoup de monde ?
Le Roobest s'empêcha de soupirer de nouveau, attendant que le jeune homme se pousse enfin, au risque de le menacer de viol, s'il s'approchait ne serait-ce qu'un peu de lui. Juste pour le faire fuir, car tout le monde n'est pas gay ! Paix à l'âme du médecin. Et tout le monde n'est pas fou, paix à son cœur.

Le docteur Roobest aurait aimé regarder le ciel à cet instant pour ce convaincre qu'il était bien dehors, mais il ne le put pas, au lieu de ça son regard se porta vers les hauts murs qui empêchait correctement la lumière d'entrée, et il reporta son attention vers le jeune homme.

"Vous pensez vraiment que nous sommes dehors ?"

Il n'était pas dehors. Il était encore dans cette foutue clinique, et le docteur ne pourrait rien y faire. Il aurait pu alerter les autorités, certes. Mais sa petite sœur venait ici se faire soigner, et étrangement, ses heures de rendez-vous concorder exactement à celles où les docteurs étaient l'extérieur. Rien n'était plus précieux pour Jean-Louis que sa sœur Juliette et il ne comptait pas lui parler de tout ça.
Elle n'y comprendrait rien, elle dans son petit monde de fleur et de paillette. D'ailleurs qui pourrait-il dire ? Il faudrait des preuves ! On accuse pas sans raison, pas sur des suppositions, et les fous internés ici étaient justement trop fous pour servir de témoin.
Non. Il n'était pas à l'extérieur, les murs étaient épais, lourds, aveuglement, ennuyant, lourd à porter sur le poids de ses épaules.

"Nous ne sommes pas dehors."

Le jeune homme lui aurait dit : ouis, mais vous, vous fumez bien. Et le docteur aurait répondu : oui, mais moi, je suis moi, et toi, tais-toi. Ce qui l'aurait certainement fait sourire. Car Junes, majeur ou mineur, n'avait pas les clopes. Que c'était les siennes, et qu'il préférait être gollum avec l'anneau, qu'un pauvre frustré, s'en prenant à un membre du personnel.
Ils avaient donc deux points commun … C'était merveilleux. Ils en avaient même un troisième. Bientôt, ils découvriraient qu'ils ont la même mère … Heureusement, cela n'arrivait pas, pour la santé mentale de Junes, il valait même mieux que ce ne soit jamais le cas.
Trop de points communs avec le docteur Roobest avait un effet dramatique de raccourcissement de vie, chez les personnes.

"Si c'était le cas …"

Le regard du docteur s'agrandit un instant …

"Mais si c'était le cas vous l'auriez déjà fait !"

Ce n'est pas le nombre de fois où on couche qui fait l'expérience, mais le nombre de fois où on a bien couché. Et sans vouloir vexer, Junes, le docteur Roobest ne pouvait pas deviner les qualités sensuelles et érotiques de ce patient, simplement en le regardant dans les blancs des yeux. Et Roobest ne couchait jamais avec ses patients ! D'ailleurs, il était tellement sensible, qu'il n'irait jamais avec quelqu'un de cette clinique. Ne jamais dire, jamais.
Akamu … était en effet un patient. Mais c'était différent, il était alcoolique, Roobest était alcoolique, ils avaient tous les deux les mêmes sadiques jeux, et étaient tous les deux autant uke que seme, ce qui les avaient amusé un temps. Mais Akamu avait déménagé, et Roobest était allé en Allemagne. Triste histoire. De toute façon, le jeune homme avait quelqu'un dans sa vie, qu'il n'aurait pas quitté pour Roobest, et Roobest avait un poison dans sa vie, qui aurait tuer Akamu avant d'avoir eut le temps de dire ouf.
Marc Antoine n'aimait pas tellement qu'on touche à ce qui lui appartient. Il le fait sans grâce en plus. Si Junes ne voulait pas avoir d'ennui, il ferrait mieux, de ne même pas s'approcher de plus d'un mètre du docteur Roobest … Cela allait amoindrir sa vie, au cas contraire.

Le docteur se releva légèrement, se rendant compte que l'homme partait, il allait se relever, pour en profiter, mais un coin de son esprit, lui disait, que le jeune homme n'allait pas tarder à rappliquer de nouveau. Aussi attendit-il, les bras entre les jambes, le regard un peu en l'air, le vent doux soulevant ses cheveux. Ses doigts gardant sa précieuse clope.

"Je suis … je suis le Docteur Roobest." - Dit : le Doc chez les Calypsos.
Un sourire moqueur apparu sur les traits de Maël qui balança son paquet de clope en direction du jeune homme, avant d'ouvrir son briquet, tentant une mèche allumée.

"Vous êtes un peu stupide n'est-ce pas ? Quoiqu'il en soit, je suis psychiatre, entre autre. Et la prochaine fois, tachez de regarder le badge se trouvant sur la veste blanche, avant de poster une inutile question.
" Rajouta calmement le docteur pointant sa veste sur le sol où Docteur "J-L.CM. Roobest" était noté.
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June Vynemus
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MessageSujet: Re: Silence   Silence Icon_minitimeSam 24 Fév - 3:15

( Désolée du temps de réponse, boulot boulot -__- )

Ca n’était une journée positive pour aucun des deux énergumènes en fin de compte. L’un s’ennuyait et espérait trouver un comble à cet ennui chez ce médecin qui n’avait manifestement pas apprécié être dérangé dans sa méditation par un parasite inintéressant
L’autre s’était vu troubler son repos par ce dit parasite qui n’avait apparemment aucunement l’intention de s’en aller. Ah triste sort, que la vie est dur au Crépusculaire…

Mais des deux, June devait être le moins malchanceux. Car déranger quelque un qui vous fait clairement sentir que vous déranger n’était pas le genre d’obstacle à lui faire faire demi-tour. Parfois, ça l’encourageait même. Une sorte de challenge peut être… Ou bien le simple plaisir de ne plus se savoir le seul ennuyé. L’un ennuyé par le Spleen à l’état pur, l’autre par un adolescent collant et décalé.

Comme il s’y attendait, il se vit refuser la cigarette demandée par celui qui semblait faire parti du personnel de l’hôpital, et ce pour une excuse des plus ridicules à laquelle il n’eut pas grand mal à répondre. Il aurait préféré entendre un « je n’ai pas envie de vous en donner », au moins, ça aurait eu le mérite d’être sincère…

« Mm… je me suis mal exprimé » concéda June en seccouant machinalement la tête de haut en bas. « Disons que nous sommes en dehors des bâtiments » corrigea-t-il alors.

Il leva à son tour le nez au ciel. Certes la hauteur des bâtiments venait empiéter sur le paysage céleste, mais restait que le ciel bleu était bel et bien là. Preuve en est, le docteur avait pu constater qu’il n’y avait pas de nuage pour le troubler en vue. Et puis, le petit vent frais qui venait chatouiller ses cheveux noirs ainsi que son visage signifiait bien qu’ils étaient dehors. Pas dehors de la prison, certes, mais dehors tout de même.

« On est toujours relativement dehors »

Ajouta-t-il en haussant les épaules. Même dans une pièce fermée, on peut être en dehors d’une armoire, voir même d’une cellule -si l’on poussait les choses à l’extrême.
Là, c’était un peu chipoter sur les mots, car June avait bien compris le sens global du message qui était qu’ils étaient tous prisonniers de cet étrange hôpital.
D’ailleurs, pour un captif, June avait une attitude plutôt sereine et distante du problème. Ca semblait presque lui être égal. En vérité, il accordait tellement peu d’importance aux choses qu’il avait presque du mal à se sentir concerné par le problème. Il ne suivait aucun traitement et n’était pas un gros mangeur, il n’avait donc pas encor gouté à la joie de servir de cobaye.
La seule chose qui lui manquait peut être un peu, c’était les bars, les discothèques, et l’ambiance de la rue lorsque l’on sort bien éméché du bar à 4h du matin.

Et puis, ça n’était pas vraiment son genre de s’en faire pour les autres. Qu’ils aient un triste sort, June s’en contrefichait. Il estimait que chacun méritait ce qui lui arrivait… à force de trop lire Sartre et ses « on a toujours le choix », « l’homme n’a pas d’excuse » hein…
Bien sur, le jour où c’est sur lui que les expériences tomberont, le problème deviendra tout autre. Mais pour l’instant, ça n’était PAS lui, c’était les autres. C’était pour lui un peu comme la mort « on meurt », mais lui ne meurt pas… Toujours les autres… jusqu’au jour où.

Mais bon, il ne s’agissait pas de méditer sur le sujet des heures et des heures, ça n’en vallait pas la peine, si ce n’est pour se ruiner le moral et, au final, tourner en rond.
Heureusement, la conversation prit rapidement un autre tournant pour en venir à l’éventuelle intention de June d’embrasser le doc. Le jouvenceau avait en effet émis la possibilité que ce ne soit le cas, ce à quoi Mael répondit que si tel était le cas, ce serait déjà chose faite.
Ce fut au tour du regard de l’écossais de s’agrandir. Ben non, pourquoi l’aurait-il déjà fait ? Peut être voulait-il attendre le bon moment. Le plus romantique ou au contraire le plus inattendu possible…

« Pas certain »

Se contenta-t-il de marmonner sans développer plus sa pensée. Inutile de rentrer dans un débat sur les baisers, d’autant plus que dans cette position, June assurait une future crampe à son pauvre dos.
Pour le bon plaisir de ce dernier, et contentant par la même le docteur qui manifestement ne supportait pas la proximité de l’énergumène aux cheveux noirs, il prit la sage décision de se redresser, mais en plus de s’éloigner. Sa bonté le perdra un jour.
Le temps de faire un petit aller-retour -ou comment occuper inutilement ses pieds- et le June revenait déjà vers le docteur.
Il posa son regard à la couleur si étrange sur ce dernier, et resta ainsi, le fixant de manière pour tout dire assez impolie, attendant réponse à sa question. Ce qu’il obtint d’ailleurs, et plus même puisque l’objet convoité accompagnait cette réponse.

June observa le paquet ce cigarette prendre son envol dans sa direction, et atterrir non loin de ses pieds nus. Il baissa les yeux, le contemplant de toute sa hauteur, sans pour autant y toucher.
Etait-il suffisamment tordu pour n’en plus vouloir maintenant que l’on le lui céder ? Possible, June pouvait faire preuve d’un esprit de contradiction fort agaçant lorsqu’il s’y mettait. Tout dépendait de son humeur en vérité. Et par chance -ou non puisqu’au final cela ne changerait pas grand-chose- l’écossais était disposé à ne pas déballer tout son mauvais caractère aujourd’hui.
Il se pencha donc, en profitant pour abandonner chaussures et chaussettes par terre, et s’empara de l’objet de ses pensées.
Du bout du pouce, il l’ouvrit, et avec l’autre main, il en retira une cigarette. La tenant entre son pouce et son index, il la contempla un instant d’un œil pensif, avant de la glisser entre ses lèvres.
Sa main glissa jusqu’à la poche arrière de son pantalon un brin trop serré, d’où il retira une petite pochette d’allumette qu’il avait quasi toujours sur lui.
Il craqua l’allumette qu’il venait de sortir, et s’en servit pour allumer la cigarette.
Rapidement, l’odeur et le gout familiers du tabac se répandirent non seulement dans sa bouche mais aussi dans ses narine, tandis que la fumée s’engouffrait dans sa gorge. Il eut une vague pensée pour sa chevelure qui allait empester la clope froide, odeur que, elle, il insupportait.
Il retira un instant la cigarette de sa bouche, et retourna prêt du docteur, lui tendant son paquet, accompagnant ce geste d’un « merci bien…Doc’ ».

L’emploi de ce surnom n’avait aucun rapport avec les Calypsistes, puisque June ignorait que l’homme y était, et n’avait même jamais entendu son nom. Au final, il ne connaissait pas grand monde à part le chef, le vice-chef, et de vue quelques personnes. Il pourrait tout aussi bien ne pas faire parti des leurs que ça ne changerait pas grand-chose. Non, ici, l’emploi du pseudonyme « doc » était simplement une vieille habitude de l’écossais, qui avait toujours appelé ainsi le médecin de famille, et tous les autres médecins également en fait.

Alors qu’il était occupé à apprécier ses retrouvailles avec le tabac, la remarque -fort sympathique- de Maël surgit.
Pour première réponse à la question du doc’, qui n’en était pas une au fond, June se contenta de sourire, comme si cette remarque, qui pour un autre aurait pu être vexante, était drôle.

« Il parait oui… »

Murmura-t-il, son sourire toujours pendu à ses lèvres, son ton en suspens indiquant qu’il était à moitié perdu dans ses pensées. Qu’il était stupide, il l’avait tellement entendu que ça ne le touchait même plus. Peut être même qu’il avait fini par s’en persuader lui-même. Mais bon, il n’y ait de pire idiot que celui qui s’ignore. Au moins, June n’appartenait pas à la pire des catégories… Pas à la meilleure non plus, soit.
Mais bon, il n’allait pas s’attarder 25h sur une vague remarque qui n’avait, au final, aucun fondement, car il était difficile d’évaluer la stupidité de quelque un en si peu de temps, même si chez certain celle-ci eszt flagrante.
Pour tout dire, June aurait pu regarder la blouse, oui. Apparemment, l’urluberlu en face de lui aimait économiser ses mots. Assurément, dire son nom est une tâche abominablement fatigante et difficile.
Encore une fois, il se contenta tout d’abord de vaguement étirer ses lèvres en un sourire en coin, songeant qu’il avait encore tiré le bon numéro.

« Navré de l’inutilité de mes questions. C’est que voyez vous, je suis pour la communication entre les gens »

Le tout dit sur un ton moqueur, car bien entendu, sa phrase avait tout sauf un accent de sincérité. Oh bien sur, June aimait parler, mais pas de n’importe quoi. Lancez le sur un sujet tel que la musique, la peinture, ou même l’art en général, et il deviendra aussi bavard qu’une pie. Mais les conversations creuses le lassaient rapidement, comme la plupart des gens. Or ceci était une conversation creuse. Mais comme dit, il s’ennuyait tellement qu’il s’enracinait ici, avec une charmante compagnie, s’ajoutant au nombre maigrelet d’arbres dans le jardin.
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MessageSujet: Re: Silence   Silence Icon_minitimeMer 2 Mai - 17:51

Peut-être pas une journée positive pour les deux, mais June y avait gagné quelques choses : une cigarette. Alors que le docteur Roobest y perdait un agréable moment de faire la sieste. Sans parler du fait que comme tout homme de savoir, Roobest pensait qu’il était crucial de passer du temps à réfléchir. C’était d’ailleurs une de ses occupations préférées : difficile de vivre sans arriver à réfléchir correctement. Quoiqu’il en soit Maël avait d’autre soucis en tête que de savoir si son comportement rabaissait le garçon – et donc allait à l’encontre des biens de communs indispensables à tout médecin – ou s’il était en train de lié une relation qui finirait par un bide. Puisque le patient considère toujours, un jour ou l’autre, que le médecin l’a trompé. Pire, si le patient guérit, il se met à avoir sa vie, ses amours, son histoire, et son passé de cinglé enfermé dans une clinique et vite balayé.

Quoiqu’il en soit, June était clairement le moins malchanceux. Un, il aimait déranger le monde. Deux, il gagnait la clope. Trois, il était le patient, il avait donc tous les droits, et le médecin n’en avait aucun. Par exemple, June pouvait frapper, taper, se venger, insulter, et il ne serait pas renvoyer, alors que le médecin, lui, ne pouvait qu’hocher de la tête, et envoyer à l’isoloir. Mentalement Maël eut un petit sourire mental : mais non, pas ici ! Ici, s’il donnait une fessée à un patient qui se comportait comme un bébé, il ne serait pas renvoyé. Tout juste on lui demanderait de ne pas abîmer les sujets d’expériences de deux frères stupides et dérangés.

Le docteur Roobest ne pensait pas être dehors. Dehors, c’est dehors. Dedans, c’est dedans. Il n’y pas de relatif, même si comme le disait Einstein : tout ait relatif. Mais pas ça : là, ils sont à l’intérieur, et pour être à l’extérieur, il faut franchir le mur, chose impossible. Dehors June ne serait qu’un jeune homme un peu fou comme tous les autres, ici, il était un futur cobaye qui finirait peut-être dans un congélateur, et personne ne le pleurerait. Peut-être même pas sa famille, puisqu’elle n’en serait rien.

« En effet … » conclu le médecin. « Votre expression ait à revoir. » rajouta-t-il dans un sourire.

Il leva lui aussi le nez vers le ciel. Il aimait ce bleu du ciel, et les quelques nuages presque impossibles à voir. Il aimait sentir le vent qui faisait bouger les cheveux noirs patients, et les siens si blonds. Il aimait entendre les bruits du dehors, ou voir un des insectes volant : mais il n’était pas dehors. Ce n’était qu’un simili de liberté : faire croire aux patients, que la nature c’est ça : quelques arbres, quelques feuilles, un peu d’air, et un bout de prisonniers.

« Non. Mais peu importe, finalement. »

Termina le médecin, qui commençait à comprendre que le jeune homme allait jouer sur les mots. Et ça, il aimait, mais pas maintenant, sinon, lui-même voudrait y jouer. Et comme disait gavroche en s’amusant : je rentre dehors, il pourrait certifier que le dehors et le dedans c’est assez relatif dans les termes scientifiques qui lui sont associés. Même dehors, ou est dedans, dans le pays, dans le continent. Sur la terre. Dans ses vêtements, aussi. Non, vraiment, ce n’était pas le genre de choses à faire, il y aurait trop de jeux de mots.

C’était étrange en effet que June soit si serein face au médecin : Roobest pourrait être un des personnels qui s’amuse avec eux, les patients. Lui, n’avait pas peur : il ne prévenait pas les autorités, car il aimait jouer aux chats et à la souris. Car ça mettrait sa sœur en danger, car la police était dans le coup. Et puis, à quoi bon ? Marc avait été en prison, et il était maintenant dehors, à attendre que son oiseau cesse de s’enfermer dans une cage, pour se plonger dans la sienne. En y pensant, Roobest préférait rester ici : au moins, s’il mourrait en jouant, il serrait que Marc sera malheureux de ne pas avoir été celui qui l’a tué. Peut-être même qu’il se donnera la mort, ce serait une bonne chose.
Quand au problème physique de sa personne, Roobest, malgré qu’il doive encore attendre deux semaines, savait qu’à la prochaine sortie, il trouverait bien en bar, qui accepterait un homme comme lui. Les hommes, tous les mêmes. Même ceux qui se disent hétérosexuel, avec un peu de bière et un charmant sourire, on leur fait faire n’importe quoi. C’était presque écœurent, finalement, de savoir qu’il allait sortir, se faire souiller, et que ça l’amuserait : d’être prit, de prendre. De draguer, de séduire. De s’amuser, de jouer. Car c’est le jeu de Roobest : il prend un cas, et le devient.
Ses confrères disent à voix hautes que Roobest ait brillant, que personne ne comprend autant un cas que lui. Et à voix basse, ils murmurent qu’il ait un peu fou. Un peu ? Pense certain avec ironie. Certain donc le médecin.

Cependant, si le médecin n’en avait rien à foutre de son sort, il se faisait du souci pour les patients : Il ne voulait pas les voir mourir. Il n’aimait pas supporter la perdre d’un être. Et ces patients étaient des personnes importantes pour lui. Le docteur ne peut pas l’admettre, qu’on joue avec des êtres humains …
Alors il ait tiraillé, entre son envie de trouver de preuves, et de tout faire cesser, et celle égoïste de jouer contre ses patrons, d’être à la fois, l’ami et le traître, et de jouer à des jeux interdits en mettant la vie d’autres, de lui, en danger. Parce que c’est passionnant.


Le docteur eut un petit sourire, il savait assez reconnaître, l’homme qui va l’embrasser, et celui qui ne le ferra pas. June faisait partit de la seconde catégorie. C’était peut-être un garçon joueur, mais pas dans le sens de la séduction envers un médecin : franchement, les patients qui draguent les médecins, ou tentent de les embrasser, sont rarement autrement que nymphomanes. Où alors, ils ont besoin d’une dose de médicament. C’est rarement des petits hommes en pleine santé comme Vynemus. C’est pourquoi le médecin garda un air dégagé pendant que le garçon se relever.


Roobest avait cédé : c’était facile, et surtout, si le type partait avec une clope peut-être déciderait-il de ne plus venir le faire chier. Parce que vraiment, Maël aimait bien parler, mais il aimait d’avantager se saouler, baiser, et boire en avoir mal à la tête. La première chose était tenue grâce à son métier, la seconde grâce aux sorties, quand aux dernières, il y avait assez de cadavre de bouteille sous son lit dans le grand dortoir, pour faire une sculpture géante en verre. Là, il plaisait innocent : est-ce que c’était de sa faute, si certains docteurs ronflaient en dormant, et que pour avoir deux heures de sommeil, il était obligé de se saouler ou point de ne plus les entendre ? Non, ce n’était pas de sa faute !

Le docteur leva un sourcil : est-ce que le patient après lui avoir demandé une clope, allait finalement refuser d’en prendre une ? Ca ne lui posait aucun problème : June pouvait bien être complètement illogique, il ne pourrait pas l’être autant que Roobest. Quoique.
Cependant, le médecin se releva un peu plus, l’énervement faisant place à de la curiosité : celle des enfants qui regardent des fourmis pour la première de leurs vies.
Quel étrange garçon, songea le psychiatre, faisant glisser des feuilles de ses épis de blés. Un étrange garçon avec un sale caractère et du répondant.

Devant les yeux du médecin, June se mit pieds nus après avoir ôter chaussures et chaussettes. Il prit le paquet de clope, et le médecin referma le briquet qu’il avait allumé, son regard observant toujours avec attention le patient de l’hôpital à la tignasse de fauves sombres.

June observa la clope, il mit même un temps certain avant de la glisser entre ses lèvres. Puis, il plongea sa main dans la poche de son pantalon –comment pouvait-on mettre un objet dans une poche de pantalon où on distingue les courbes des deux fesses ? – et il en sortit une pochette d’allumette. – Ha ! Mais le sale gosse, s’il peut avoir des allumettes, il peut avoir des clopes ! »
L’odeur de cigarette se fit sentir, mais le docteur ne pensa pas à l’odeur de clope froide : d’abord parce qu’il aimait sentir le tabac froid. Ca ressemblait à l’odeur de l’étudiant avec qui il avait partagé des rêves, et des histoires, et également, au bureau de son père. – Mais aussi à l’odeur de Marc. – Ensuite parce qu’il était en train d’étudier le garçon, abandonnant ainsi les nuages d’au-dessus de sa tête.

Le garçon s’approcha de lui et lui tendit le paquet que le docteur prit sans poser de question, le rangeant dans sa poche, ses idées encore floues. De quel mal pouvait souffrir June ? L’antipathie et le sale caractère n’étaient pas dans les maladies mentales, mais c’était peut-être dans le diagnostique. Qu’est-ce qu’il y avait d’autre ? Sur de lui. Flambeur. Un peu enfantin.
Fronçant les sourcils, l’homme continua ses recherches. Il eut à sourire, en entendant le surnom de Doc.
Il l’aimait bien se surnom, c’était sa sœur qui la première l’avait nommé ainsi. Et puis, c’était amusant, comme un son. Quittant les pensées du patient, pour aller flotter dans des souvenirs où on le nommait en permanence Doc, Roobest releva la tête à la question qu’on lui posait.

Bien, au moins il reconnaissait être stupide, c’était un progrès. Cependant, cela ne fit pas sourire le médecin qui rajouta dans sa liste : « rabais de soi-même. » Il commençait à mieux voir le diagnostique du jeune homme, c’était rassurant. Pour le médecin c’était rassurant. L’étranger à l’étrange comportement humain, devenait un simple patient avec une maladie qu’il fau soigner. C’était correct, facile. Trop.

Oui, il aimait économiser ses mots. Il aimait ne pas avoir à trop parler. Car quand on parle trop, on laisse passer des informations qui nous échappent. Alors quand le garçon lui dit qu’il était pour la communication sur un ton railleur, le docteur eut qu’un simple hochement de surprise, avant de sourire. De ce sourire-là que sa sœur nommait : le sourire menteur.
C’étai la spécialité de Roobest, quand il n’écoutait pas, ou était dans ses pensées – celle d’étudier le garçon – il se contentait de sourire pour faire croire qu’il était encore là, et qu’il écoutait correctement.


« Ha … » murmura Roobest. « … c’est bien communiquez, June.»


Maël se demanda qu’elle était l’intérêt de ce dialogue de sourd qui ne servait à rien, cependant, il préféra ne pas s’éterniser sur la question : ils devaient avoir l’air cloches tous les deux, lui assit dans l’herbe et l’autre planté comme un chêne.


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